Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Sion: des dessins XXL pour dénoncer la grossophobie

Murzo présente l’exposition «F A T» à la Cabine de Sion jusqu’au 25 octobre. Armée de son fusain, l’artiste valaisanne dénonce la grossophobie à travers des dessins hyperréalistes et démesurés. Un projet coup de poing volontairement engagé.

20 oct. 2018, 12:00
A travers ses dessins hyperréalistes au fusain, Murzo dénonce la grossophobie.

«Truie», «gros tas», «dégoûtante». Les mots sont là, collés sur le sol. Crus, dérangeants, agressifs. On lève la tête et elle nous fixe droit dans les yeux. Cette dame, immense, tracée au fusain noir sur une toile géante. Elle a quelque chose à nous dire. Comme celle qui l’a couchée sur le papier. 

«Aujourd’hui, la femme mince est vue comme un succès, la femme grosse comme un échec.» Jeudi dernier, à l’heure de vernir sa nouvelle exposition intitulée «F A T», Murzo a le verbe frontal. «Chacun peut avoir son opinion personnelle. Mais lorsque celle-ci est utilisée publiquement pour rabaisser un groupe d’humains, il ne s’agit plus d’une opinion, mais d’une oppression.»

«Une haine profonde et ancrée»

L’oppression que veut mettre en lumière l’artiste valaisanne, c’est la grossophobie. Celle que subissent chaque jour les personnes en surpoids. Par des mots, des remarques, des gestes, mais aussi par des mécanismes plus insidieux. «Il y a une haine profonde ancrée dans la société occidentale depuis des siècles envers les gens gros. Si bien que ces derniers pensent mériter une telle discrimination, puisqu’ils ne correspondent pas aux critères établis de beauté», explique Murzo.
 


Pour réveiller les consciences, l’artiste présente des portraits hyperréalistes et gigantesques – sa marque de fabrique – de femmes bien dans leurs formes. Des femmes qui dépassent du cadre de la société mais qui entrent parfaitement dans celui de leur toile. A leurs côtés, des textes et des audios engagés qui découlent d’une recherche de deux ans, durant laquelle Murzo a écumé études, podcasts et essais pour se nourrir de faits, témoignages et statistiques.

La police du corps féminin

Pour Murzo, la grossophobie doit être décelée, dénoncée, combattue. Pourquoi cibler son propos sur les femmes? «J’ai souhaité débuter avec elles parce que la grossophobie y apparaît encore plus flagrante dans ce genre. Une femme a le devoir de plaire physiquement. Elle peut être puissante et riche, si elle est grosse, on la critiquera.»

La justice sociale, Murzo en a fait sa bataille, sa raison de dessiner. En 2015, elle réalisait par exemple une série de portraits en collaboration avec l’association Alpagai pour lutter contre la discrimination envers la communauté LGBT. Murzo, c’est l’art qui démolit les cases. 

Exposition «F A T», jusqu’au 25 octobre à la Cabine à Sion. 

En savoir plus: Le site de Murzo

 

 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias