Accompagné de quelques employés, il se trouvait à proximité de son bureau, situé sous la colline des Plantzettes, lorsqu’il a entendu les premières chutes de pierres. «Il était 17 h 20 environ, j’ai tout de suite pris mon téléphone pour avertir la police de Sierre», explique Roger Bonvin. Dans les secondes qui suivent son appel mercredi soir, un pan de la colline se décroche dans un bruit assourdissant.
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Entre 6000 et 11 000 mètres cubes de roches
«On s’est tous mis à courir car on ne savait pas jusqu’où cela aller tomber.» Le volume de l’éboulement est impressionnant. Entre 6000 et 11 000 mètres cubes de terre et de roche viennent de s’effondrer, soit plus que la masse qui avait coupé la route de Trient le 13 janvier dernier (5000 mètres cubes). Une vigne est engloutie, un chemin pédestre coupé et le canal, qui longe la zone d’habitations, en partie obstrué. Charly Bonvin, papa de Roger, domicilié dans le quartier depuis près de quarante ans, insiste: «Je n’avais jamais vu cela. Il y a toujours du matériel qui dévale la colline par fortes pluies mais on ne pensait pas que cela pourrait avoir cette ampleur.»
Ci-dessous, les témoignages des voisins recueillis sur place jeudi matin en vidéo
Par sécurité, les deux maisons voisines ont été évacuées et la zone fermée. Pour les Bonvin, pas d’évacuation, mais l’interdiction d’utiliser les bureaux, les garages et le dépôt de l’entreprise. Dans la journée de jeudi, des petites chutes de pierres ont continué de se produire et le site reste sous surveillance.
«On a ressenti comme un tremblement de terre»
«Le gros de l’éboulement est passé», explique Julien Berthod, géologue mandaté par la Ville de Sierre. «Un pan de roches peut encore chuter mais dans ce cas il sera contenu par la masse déjà éboulée.» L’infiltration d’eau serait à l’origine du phénomène même si un séisme de 0,9 a été enregistré à Sierre à l’heure exacte de l’éboulement selon le Service sismologique suisse. La secousse aurait-elle pu provoquer l’effondrement de la colline ou l’inverse? S’agit-il d’une pure coïncidence? Difficile à dire. Selon le géologue, l’important volume de roches pourrait avoir provoqué des secousses. «On a ressenti comme un tremblement de terre», se rappelle, pour sa part, Charly Bonvin.
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Avec les intempéries annoncées, les familles évacuées ne devraient toutefois pas regagner leur domicile avant dimanche soir. «Nous préférons sécuriser et attendre d’en savoir plus», conclut Thomas Zimmermann, commissaire de police de Sierre. Pour rappel, la zone avait déjà été sécurisée au moment des intempéries de janvier.