Ce qui surprend avant tout, c’est la longue banderole rouge et blanche qui sépare le village en deux. D’un côté les maisons qui ne risquent rien. De l’autre, celles qui sont potentiellement menacées.
La pluie ruisselle sur les casques des pompiers qui attendent, interdisant l’entrée des quartiers à évacuer. Les rues sont vides, quelques villageois pressés sortent de chez eux les mains pleines, remplissent le coffre de leur voiture et retournent à l’intérieur, trempés, chercher les dernières valises.
Des voitures pleines quittent le vieux village pour rejoindre la route principale, tandis que les derniers villageois finissent de choisir les biens qui valent la peine, de ceux qui peuvent être abandonnés. « On prend avant tout les biens de première nécessité, pas les objets de valeur. Je ne crois pas que l’on risque quelque chose, mais je comprends que les autorités ne désirent prendre aucun risque », confie un passant.
Un autre, plus pressé « Cet après-midi, je travaillais en haut, près du glacier. Les pompiers sont venus me demander de redescendre, que tout allait tomber, je suis donc redescendu avec eux. Par contre, ici, ma maison n’est pas dans le zone à évacuer, tout va bien pour moi », s’amuse-t-il en regardant le haut de la vallée.
Seul lieu qui semble ne pas s’être endormi avec l’arrivée de la nuit, les alentours de l’église, le QG de l’état-major et les services du feu se trouvant juste à côté. Impuissant devant la force de l’évènement, tout le monde attend le départ du glacier.