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Reprendre son travail après un cancer: difficile mais pas impossible. Une Valaisanne témoigne

Le cancer, une étape de vie douloureuse qui ne laisse pas indemne. Reprendre son travail après la maladie, beaucoup y aspirent. Mais la transition ne va pas forcément de soi. La Ligue valaisanne contre le cancer propose un coaching adapté. Témoignage d'une Valaisanne qui a réussi sa réinsertion.

19 avr. 2017, 10:29
/ Màj. le 26 avr. 2017 à 12:00
Gladys Savioz a pu reprendre son ancien travail après 14 mois d'arrêt dû à son cancer.

L’accueil est chaleureux. «On peut se tutoyer, non? C’est plus sympa», lance d’emblée Gladys Savioz (52 ans) en ouvrant la porte de sa maison à Ayent. Pétillante, la Valaisanne est prête à raconter sa traversée de la maladie et la reprise de son travail sept mois après la fin de sa lutte contre un cancer du sein. «Je voudrais être le plus sincère possible. C’est ce que m’a appris la maladie», confie-t-elle d’emblée en déposant un cahier à ses côtés. Ce carnet contient ses impressions depuis l’annonce du diagnostic en février 2015 jusqu’à la fin de son traitement. «C’est un journal intime lié à mon cancer. Cela me permettait de me vider la tête et de sortir mes émotions.»

Une tumeur au sein

Tout commence le 5 février 2015. Gladys Savioz apprend alors qu’elle a une tumeur cancéreuse dans le sein droit. «Le médecin était étonné que je ne réagisse pas; je m’étais tellement préparée avec des pensées positives que j’avais confiance.» La Valaisanne doit être opérée, puis subir des rayons. «Il n’y avait pas de chimiothérapie prévue à ce moment-là. Je me disais que cela allait être gérable.»

Le soutien des proches

Cette maman divorcée informe ses deux filles, Darlène et Lavinia, alors âgées de 23 et 21 ans. «Darlène insistait pour que je le dise au reste de la famille. Mais comme mon papa était décédé du cancer deux ans auparavant, je ne voulais pas inquiéter maman.» Finalement, elle permet à son aînée d’organiser une réunion familiale. «Cela s’est révélé très positif. On a pu mettre les choses à plat. J’ai eu le sentiment intense d’être soutenue.»

Employeurs rassurants

Employée à 80% comme pâtissière dans une boulangerie industrielle, Gladys Savioz informe également son employeur. «Mes chefs ont été rassurants, très humains, cela m’a beaucoup touchée.» Tout au long de son traitement, Gladys Savioz a des nouvelles régulières de ses supérieurs et de ses collègues. «Cela me faisait du bien, mais en même temps, je n’arrivais pas à penser au travail ou à un éventuel risque de licenciement. J’étais tellement fatiguée des thérapies que je n’avais plus d’énergie pour autre chose.»

La perte des cheveux

D’autant plus que Gladys Savioz doit finalement passer par la chimiothérapie, traitement qu’elle redoute le plus. «Il m’a fallu un moment pour digérer la nouvelle.» Outre les effets secondaires, la quinquagénaire sait qu’elle devra gérer la perte de ses cheveux. A l’évocation de cet épisode douloureux, elle laisse d’ailleurs échapper quelques larmes. «J’avais de si beaux cheveux longs. L’estime de moi allait en prendre un coup.»

Une extrême fatigue

Avec l’une de ses sœurs coiffeuse, elle se prépare physiquement et psychologiquement. Mais lors des essais de perruque, Gladys Savioz craque. «Ma sœur m’avait pourtant fait une coupe très courte. Mais quand j’ai mis la perruque, je ne me reconnaissais plus.» Au fil des chimiothérapies, elle gère du mieux qu’elle peut la perte de ses cheveux, porte des chapeaux ou des foulards. «J’ai suivi des cours de l’association «Apprendre à vivre avec le cancer» qui nous enseigne comment nouer un foulard, nous maquiller. La perte des sourcils et des cils est aussi difficile.» Autre conséquence à gérer: le manque d’énergie. «La fatigue extrême, c’est vraiment ça le maître mot du cancer.»

Reprise progressive du travail

A la fin de son traitement, en septembre 2015, Gladys Savioz envisage cependant de reprendre son travail dès que possible. Elle se fixe pour objectif le délai de janvier 2016, trois mois seulement après la fin de ses traitements. Mais plus la date approche, moins elle s’en sent capable. «J’étais tellement épuisée. J’avais de la peine à l’accepter, parce qu’avant ma maladie, j’avais toujours été très active, très sportive; je ne m’arrêtais jamais.»

Des conseils avisés

Après discussion avec son conseiller AI, Gladys Savioz bénéficie d’un coaching pour gérer la reprise de son travail et assuré par Tania Reist, assistante sociale à la ligue valaisanne contre le cancer. «Heureusement qu’elle était là, sinon j’aurais recommencé trop tôt et à un trop haut pourcentage. Cela aurait été l’échec assuré.»

Informations sur le coaching proposé par la Ligue valaisanne contre le cancer, ici!

A 20% au début

Gladys Savioz reprend son activité professionnelle en avril 2016, sept mois après la fin de son traitement. «J’ai commencé à 20%, puis chaque mois, j’augmentais le pourcentage pour atteindre 80% en décembre, le taux que j’avais avant mon arrêt maladie.» Pendant toutes ces semaines, Tania Reist lui rend visite au travail pour faire le point avec elle et son employeur. «J’exprimais les difficultés que je vivais. Ce n’était pas simple au début: j’étais fatiguée, je manquais de concentration et j’avais un grand déficit de confiance en moi – chose qui n’est pas encore résolue aujourd’hui», précise Gladys Savioz.

Un tourbillon d'émotions

Elle découvre aussi qu’elle est plus souvent en proie aux émotions. «Je me sens à fleur de peau depuis la maladie. Je peux rapidement pleurer quand quelque chose me touche, alors qu’avant, je me blindais.» Les erreurs faites au travail prennent également des proportions gigantesques. «Je me culpabilise tout le temps. Mon chef m’a dit que je me mets trop la pression. Je travaille là-dessus, sur l’estime de moi et la pensée positive.»

Penser positif

Car Gladys Savioz ne cesse de répéter qu’elle refuse de tomber dans le pessimisme. «Le livre des secrets, mon bouquin de chevet, qui met en avant la force de la pensée positive m’a beaucoup aidée. Je ne surfe plus sur la vie en étant en permanence dans le faire. Aujourd’hui, j’essaie de me poser et m’écouter. Et je suis certaine que de belles surprises vont arriver.» 

 

 

 

 

 

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