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Rencontres du "Nouvelliste": Ils rêvent d’équilibre pour le Valais de demain

C’est la rentrée des Rencontres du «Nouvelliste» aussi. Lundi soir, à l’aula du lycée-collège des Creusets, responsables politiques et économiques ont listé en public les priorités pour le Valais de demain. Constituante, défis démographiques, territoriaux et financiers seront au menu de l’année en cours comme des prochaines.

28 août 2018, 12:04
De g.à dr.: Stéphanie Favre, présidente PLR de la commission des finances, Madeline Heiniger, présidente PCS de la commission de justice, Marianne Maret, présidente PDC de la commission de gestion et Pierre-Alain Grichting, entrepreneur, président BCVs.

 

GRANDS PRINCIPES DE LA CONSTITUANTE ET RÉALITÉ POLITIQUE

La rentrée politique commence à peine que déjà l’élection de l’assemblée constituante, en novembre prochain, anime les partis politiques. Un exercice inédit pour le canton, durant lequel presque tout sera permis et qui vient prolonger le sentiment de vivre un moment clé de l’histoire politique du Valais. Un Valais aujourd’hui présidé par cinq femmes en poste dans les fonctions clés du gouvernement et du Parlement.

C’est la question de la territorialité qui s’érige déjà comme une des préoccupations principales du projet, du point de vue des politiciens professionnels en tout cas. «L’équilibre plaine-montagne qui a fait ses preuves dans ce canton ne devra pas être négligé», a prévenu le chef du groupe UDC au Grand Conseil, Grégory Logean, qui redoute que l’exercice ne se transforme en café philo avec des grands principes difficilement applicables par la suite.

Le président de la Fédération des communes valaisannes, Stéphane Coppey (PDC) voit dans cette révision totale de la Constitution l’occasion d’enfin redécouper le territoire électoral. «Je me réjouis si de nouveaux arrondissements, plus adaptés aux réalités du XXIe siècle, sortent de cet exercice démocratique.» 

 

De g.à dr.: Gregory Logean, chef de groupe UDC, Esther Waeber-Kalbermatten, présidente du gouvernement, Stéphane Coppey, président PDC de la Fédération des communes valaisannes et Anne-Marie Sauthier-Luyet, présidente du Parlement, PLR.

 

Si la réécriture de la Constitution occupera la population civile pour les quatre ans à venir, les élus en place songent aussi à l’avenir à long terme du canton. Plusieurs d’entre eux ont dit leur inquiétude de devoir gérer le vieillissement annoncé de la population ces dix prochaines années. Pour la présidente du Grand Conseil, Anne-Marie Sauthier-Luyet (PLR), «cette problématique inquiète énormément, surtout dans les petites communes.».

Présidente du gouvernement, Esther Waeber-Kalbermatten (PS) a même fait de cette thématique une priorité au sein de son département. L’assainissement de la caisse de retraite de l’Etat du Valais a également été évoqué. Gregory Logean a demandé que les employés d’Etat consentent à davantage d’efforts. «A l’heure actuelle, les contribuables assument une part trop importante des sacrifices, même si le projet que Roberto Schmidt a eu le courage de façonner va dans le bon sens.»

Les communes valaisannes voient dans le vote du Grand Conseil entourant le projet fiscal 17 l’enjeu principal de ces prochaines semaines, à en croire le président de leur fédération, Stéphane Coppey. «Attention à ne pas trop porter préjudice aux communes, si l’on veut qu’elles puissent investir. Car sans vouloir nier l’importance de l’attractivité fiscale, une entreprise ne s’établit pas dans une région où les infrastructures ne tiennent pas la route.» Le Montheysan demande que le canton attribue aux communes 7% du produit de l’impôt sur le bénéfice des entreprises au lieu des 5,25% prévus par le Conseil d’Etat.

UN CANTON QUI A PLUS À DONNER QU’À RECEVOIR

Qu’on se rassure, le Valais est un canton qui va plutôt bien sur le plan économique. En tout cas à en croire Marianne Maret, présidente de la commission de gestion du Grand Conseil, ou encore Pierre-Alain Grichting, entrepreneur et président de la BCVs. Oui, la réputation de canton biberonné poursuit encore le Valais, «mais j’aimerais justement qu’on parle de ce qui fonctionne ici, qu’on arrête de pleurer, qu’on parle d’une destination touristique unique lorsqu’on vient en Valais», a plaidé le nouveau chef de la Banque Cantonale du Valais.

«Il faut vendre le bien-vivre de ce canton», a aussi insisté Marianne Maret à l’heure de savoir si la destination Valais pourrait trouver des débouchés nouveaux sans la panacée JO 2026. Et de proposer que l’état soit davantage «inspirant. Peut-être via une sorte de livre blanc qui listerait ce qui se fait ailleurs et que l’on pourrait modéliser pour le Valais».

«Une fondation qui joue les incubateurs pour les jeunes entreprises comme The Ark pourrait aussi se mettre à la disposition des petites destinations qui n’ont pas les moyens d’être professionnelles», a proposé Madeline Heiniger, présidente PCS Centre gauche de la commission de justice. Pas question en tout cas de créer de nouvelles structures ou d’organiser des états généraux. Assez de réflexion, passons à l’action, ont plaidé les intervenants qui estiment déjà que les projets d’implantation des hautes écoles et la réorientation des entreprises vers l’innovation sont en train de donner une nouvelle image de «Silicon Valais» au canton.

Pour Stéphanie Favre, présidente PLR de la commission des finances du Grand Conseil, l’Etat n’a pas à intervenir davantage dans la gestion touristique. «Mettons-nous déjà ensemble et tirons tous à la même corde», a encore plaidé la libérale-radicale, qui estime que le mieux-être économique du canton ne coupera pas à une baisse de la fiscalité pour les grandes entreprises, comme le prévoit le projet fiscal 17, soumis au Parlement tout prochainement. «On sera contraint de s’aligner pour être concurrentiel avec les autres cantons – Vaud par exemple – et éviter la fuite de certaines entreprises », a ajouté la PLR.

Une solution qui, contre toute attente, n’a pas enflammé Pierre-Alain Grichting. «Si une société ne paie pas d’impôt, c’est qu’elle ne fait pas suffisamment d’affaires. Ce qu’attendent les entreprises, c’est aussi et surtout des conditions-cadres qui donnent envie de s’installer en Valais ou d’y rester.» Mise à disposition de terrains, cadre de vie attrayant, proximité d’écoles et de structures de garde seraient, selon le président de la BCVsc tout aussi importants que le taux d’imposition. «Aujourd’hui, des porteurs de projets devraient être accueillis chez nous avec tous les égards. Or, c’est souvent le parcours des combattants qui les attend», a encore déploré Marianne Maret pour dénoncer le trop de bureaucratie. «C’est à nous d’inverser la tendance à chaque fois que l’on se penche sur une loi ou que l’on en propose de nouvelles», a dit Madeline Heiniger.

 

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