Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Remontées mécaniques: vers un changement complet de paradigme

La loi sur l'encouragement des remontées mécaniques prévoit de donner plus de compétences financières à l'Etat. Un projet qui implique une plus grande responsabilité. Notre analyse.

25 janv. 2017, 17:27
Depuis 2009, les remontées mécaniques enchaînent les saisons difficiles.

A l’origine de cette nouvelle loi, il y a un constat inéluctable. Les régions alpines concurrentes du Valais ont massivement investi ces dernières années et ont pu recourir, dans des proportions dépassant souvent 50%, à de l’argent public dont une grande partie sous forme de contributions à fonds perdus.  Il serait néanmoins faux de penser que les collectivités publiques sont restées les bras croisés. Car aujourd’hui, ce sont les communes qui viennent les premières en aide aux remontées mécaniques. Ce sont en effet déjà grâce à leur implication que de nombreuses sociétés ont pu investir ou pire, éviter les défauts de paiements. La commune d’Evolène éponge ainsi depuis plusieurs années le déficit des sociétés sur sa commune, Les Marécottes ont pu moderniser leurs installations grâce à la manne hydraulique de la commune de Salvan, Ayent a cautionné des montants supérieurs à 12 millions de francs pour Télé Anzère. Ce ne sont que quelques exemples qui reflètent les liens étroits déjà existants entre collectivités publiques et remontées mécaniques.

Alors aujourd’hui, le canton a la possibilité de prendre en mains cette problématique en allant plus loin que des prêts sans intérêts qui, visiblement, ne permettaient pas à la branche de rattraper le retard. Et si ces aides à fonds perdus peuvent être une impulsion indispensable, un tel changement de paradigme doit aussi imposer une responsabilité plus grande dans le choix des investissements. Dans cette perspective, le seul critère de la rentabilité passée paraît aussi indispensable qu’insuffisant (voir ci-dessous). Il faudrait en effet tenir compte d’une vision et des effets à long terme de tel ou tel nouveau projet de remontées mécaniques. A l’Etat, ainsi, de prendre les commandes et d’imposer sa stratégie. Qui paie commande, comme dit l’adage. Sans cela, le canton ouvrira une boîte de Pandorre et sera, demain, submergé de demandes de tous les autres secteurs de l’économie touristique.

 

Sélection de sociétés avantagées par le projet de loi 

Liste non exhaustive de sociétés de remontées mécaniques éligibles, sur la base des rapports d’activités accessibles publiquement. Le ratio entre l’EBITDA et le chiffre d’affaires fixé par la loi pour pouvoir obtenir des aides est de 25%. 

 

Sociétés

Chiffre d’affaires

Ratio bénéfice avant impôts et amortissements (EBITDA) / Chiffre d’affaires

Zermatt

66,2 millions

46%

Verbier

42 millions

35%

Saas-Fee

23,2 millions

34%

Bettmeralp

18 millions

31,1 %

Aletsch Arena

10,8 millions

34,1%

Grimentz-Zinal

10,8 millions

32,9%

Fiesch-Eggischorn

7,7 millions

30,52%

Thyon

7,4 millions

30%

Belalp

6,9 millions

40,9 %

Grächen

6,2 millions

37,9%

Hohsaas

4,6 millions

36,5%

Bellwald

2,6 millions

30,7%

Rosswald

1,75 millions

30%

 

Pour les sociétés qui tiennent une comptabilité séparée entre les chiffres d’affaires de la restauration et du transport, c’est cette dernière qui est prise en compte. A cette liste peuvent vraisemblablement s’ajouter les sociétés de Champéry-Les Crosets et de Nendaz-Veysonnaz dont les chiffres n’étaient respectivement pas accessibles et pas encore connus. 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias