Le référendum lancé par toute la gauche valaisanne contre la réforme fiscale des entreprises a échoué. Entre le 1er juin et le 31 août, seules 2100 signatures ont été obtenues, alors qu’il en fallait 3000.
Le Parti socialiste, les Verts, le Centre Gauche-PCS, Entremont Autrement, la Gauche alternative, le POP et l’Union syndicale n’ont donc pas réussi à faire entendre leurs craintes face aux baisses d’entrées fiscales.
Lors du lancement du référendum, les partis de gauche avaient rappelé qu’à terme, le canton et les communes allaient perdre 120 millions par an. Ainsi, par exemple, la commune de Sion va devoir renoncer à 7 millions de recettes fiscales et celle de Vétroz à 500 000 francs.
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La réforme entre en vigueur
Après l’échec du référendum, la réforme fiscale peut donc entrer en vigueur, probablement le 1er janvier 2021 (la décision n’a pas formellement été prise). L’impôt sur le bénéfice des entreprises va diminuer.
Cet impôt se situe actuellement à 12,6% pour les sociétés dont le bénéfice ne dépasse pas 150 000 francs et à 21,6% pour les autres. Il va désormais passer à 11,9% pour les sociétés avec un bénéfice de 250 000 francs ou moins et à 17% pour les autres.
Des compensations sociales sont prévues. Elles figurent déjà dans le budget 2021 de l’Etat du Valais, présenté la semaine dernière. Un montant de 36,5 millions pourra être engagé en faveur d’une augmentation des réductions de primes de caisses maladie ou pour les structures d’accueil de la petite enfance.
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La gauche se déchire
Dans un communiqué, le Parti socialiste explique l’échec du référendum par la difficulté de la récolte de signatures durant les mois de juin, juillet et août, plus propices aux vacances qu’à l’engagement politique. La situation sanitaire, qui a empêché le déroulement des grands événements valaisans, n’a pas aidé les personnes chargées de la récolte.
Le PS critique aussi l’engagement de ses partenaires politiques dans cette opération. «Il est regrettable que tous les partis engagés contre cette réforme fiscale n’ont pas joué le jeu. Il en ressort que le PS, le POP et Entremont Autrement sont aujourd’hui les seules forces de gauche capables de mobiliser leurs membres et de mener des actions dans la rue.»
La pique vise donc les Verts, le Centre Gauche-PCS et la Gauche alternative, partis qui n’ont pas réuni le quota de signatures qui leur avait été attribué en fonction du nombre de leurs membres.