En mars 2018, le Grand Conseil valaisan avait chargé sa Commission de gestion (Cogest) d’enquêter sur le dossier du mercure, qui avait donné lieu à plusieurs enquêtes journalistiques depuis la mise en évidence de cette substance sur le chantier de l’autoroute en 2011.
Dix-neuf mois plus tard, cette commission rend son rapport. A la question des députés «Est-il vrai que le gouvernement et la Lonza connaissaient la pollution depuis plus de quarante ans?», la Cogest répond par l’affirmative. Elle retient l’année 1974, tout en révélant que le chimiste cantonal pointait du doigt le mercure en 1922 déjà.
En revanche, elle ne s’explique pas le silence du canton sur ce dossier jusqu’en 2011. Tout juste avance-t-elle un indice, qui souligne la volonté du canton, en 1974, de ne pas affecter les bonnes relations entretenues avec la société chimique montheysanne Ciba.
Le SEN devrait avoir ses propres juristes
La Cogest émet également deux recommandations. La première concerne l’organisation du Département de la mobilité, du territoire et de l’environnement. A l’instar de l’ex-chef du Service de l’environnement (SEN) Joël Rossier, la commission souligne que ce service devrait disposer de ses propres juristes. «Le SEN a un rôle de police de l’environnement et son indépendance technique et juridique doit être garantie.»
La seconde recommandation prie le canton de ne plus reproduire «des campagnes de destruction de documents». Cette remarque fait référence à la destruction d’archives par le Service de la protection de l’environnement en 2005.
Dans un communiqué, le gouvernement indique qu’il va analyser ces recommandations d’ici à la session de décembre du Grand Conseil, lors de laquelle le rapport de la Cogest sera débattu.