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Prison: vers la fin du secret médical?

Oskar Freysinger veut abolir le secret médical des prisonniers jugés dangereux. Levée de boucliers chez les médecins.

30 août 2014, 07:00
Oskar Freysinger et les médecins s'opposent sur le sort du secret médical en prison.

Les prisonniers dangereux incarcérés en Valais pourront-ils encore bénéficier du secret médical? Une commission de députés planche sur la question suite à une proposition d’Oskar Freysinger, Conseiller d’Etat en charge de la sécurité. Si pour l’instant le processus est encore en phase de consultation, Monique Lehky Hagen, présidente de la Société médicale valaisanne, a d’ores et déjà déclenché les hostilités dans la presse la semaine passée: «Notre message a eu de la peine à passer en commission. Si nous ne sommes pas entendus, nous irons jusqu’au referendum.» Dans l’autre camp, Oskar Freysinger est prêt à la confrontation: «J’ai vraiment de la peine à comprendre la position de certains médecins. Je me réjouis de débattre en direct contre Mme Hagen.» 

Concrètement, le projet prévoit un catalogue en dix points. Si l’un des points est signalé, le médecin doit automatiquement tirer la sonnette d’alarme. Pour les médecins, cet instrument est une aberration. «Non seulement cette idée discrédite la complexité de l'évaluation de la dangerosité par les experts mais, de surcroit, comme le document sera public, il poussera les détenus dangereux à apprendre ce qu'il ne faut pas dire et le risque deviendra plus élevé», met en garde le psychiatre et psychothérapeute René Raggenbass, ancien médecin-chef des prisons valaisannes. Oskar Freysinger ne partage pas ce point de vue: «Je ne parle pas de dévoiler un diagnostic médical précis mais de simples observations. La liste composée de dix points a été établie avec des spécialistes. Par exemple si le détenu a manqué plusieurs séances ou s’il profère des menaces de mort, le médecin doit immédiatement alarmer les autorités. C’est un simple garde-fou.»

Retouvez l'ensemble des positions et des arguments des différentes parties dans nos éditions payantes du samedi 30 août.

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