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Prison avec sursis pour l'auteur de la fraude électorale du Haut-Valais

L'auteur de la fraude électorale lors des élections valaisannes de mars 2017 écope de douze mois de prison avec sursis. Le juge a reconnu l’importante énergie criminelle développée par cet ancien membre de l’UDC pour favoriser son parti.

07 sept. 2018, 10:38
/ Màj. le 07 sept. 2018 à 18:25
L'accusé quittant le tribunal après son audition, le 30 août.

L'accusé a subtilisé des bulletins de vote dans les boîtes aux lettres. Il a inscrit sur les listes les noms des candidats qu'il voulait privilégier. Il a ensuite déposé les bulletins au secrétariat des communes de Brigue, Naters et Viège. Membre de l’UDC au moment des faits, ses démarches visaient à favoriser les candidats de sa formation politique. Il en avait démissionné une fois inculpé.

Importante énergie criminelle

Au total, 269 personnes ont affirmé que la signature apposée sur les bulletins n'était pas la leur. Mais seuls 193 cas ont pu être attribués au fraudeur. Pour les autres, le doute subsiste. Il doit profiter à l'accusé, a estimé le juge.

Pour commettre ses méfaits, il a écumé systématiquement les quartiers des trois communes. Le juge a ainsi reconnu l'importante énergie criminelle développée par le Haut-Valaisan. Il est finalement reconnu coupable du principal chef d’accusation: la fraude. Il est condamné à douze mois de prison avec sursis.

Problèmes psychologiques

Le juge n'a retenu qu'une partie de l'accusation de vol. L'homme avait des complices, déjà condamnés par une ordonnance pénale. Il souffrait de problèmes psychologiques au moment des faits, ce qui atténue légèrement sa responsabilité. Quant au faux dans les titres, il fait partie intégrante de la fraude.

Le juge n’a donc pas entièrement suivi le procureur qui avait requis quinze mois de prison avec sursis. Il n'a pas retenu l'accusation de captage de voix, le fraudeur n’ayant pas tenté de forcer des électeurs à voter selon ses souhaits.

Une procédure à 41 500 francs

Condamné à une amende de 2000 francs, l’homme devra s'acquitter des coûts de la procédure de 41 500 francs, un montant particulièrement élevé en raison des moyens utilisés pour le confondre: tests ADN, écoutes téléphoniques et perquisitions. En revanche, l'Etat lui versera 1000 francs de dépens en raison des chefs d'accusation dont il a été partiellement ou totalement acquitté.

Le procureur s'est dit satisfait après l'annonce du verdict. Il n'entend pas recourir contre le jugement. L'avocat de l'accusé n'a en revanche pas pu se prononcer, son client n'ayant pas assisté à l'audience. Il doit en discuter avec lui avant de décider d'un éventuel recours qui devrait être formulé dans les dix jours.

Un dernier chapitre au Grand Conseil?

Politiquement, l'affaire pourrait connaître un développement au Grand Conseil. Grâce à cette fraude, lors des élections de 2017, un candidat UDC du district de Brigue a été élu député au détriment d’une démocrate-chrétienne, présente au Parlement depuis douze ans. Une injustice que seul le Grand Conseil peut réparer. Jusqu’ici, la Commission de justice attendait le verdict pénal pour déterminer la meilleure façon d’y parvenir.

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