Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Paul Michellod: «Nous devons créer des partenariats sur le plan national»

En 2018, les FMV ont pu augmenter de 4 millions leurs réserves pour les enjeux futurs tout en développant deux projets importants sur le plan suisse impliquant plusieurs partenaires. Son directeur fait le point sur une année 2018 qualifiée de satisfaisante.

06 juin 2019, 18:00
Paul Michellod, directeur des Forces motrices valaisannes (FMV)    Sabine Papilloud/Le Nouvelliste

En 2018, en plus d’un bénéfice de 2,2 millions de francs, les Forces Motrices Valaisannes ont pu augmenter de 4 millions leurs réserves qui se situent désormais à 270 millions. Grâce à une production hydraulique supérieure de 5% à la moyenne des dix dernières années et à une légère hausse des prix de l’électricité. Toujours en 2018, la société a démarré, avec des partenaires nationaux, deux grands projets d’envergure en lien avec la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération. Directeur général des FMV, Paul Michellod évoque les enjeux liés à ces activités en marge de l’assemblée générale de la société.

Paul Michellod, les FMV n’a aucune dette et 270 millions de réserves. Pourquoi ne pas investir une partie de cet argent? 

Parce que nous anticipons les deux grands enjeux futurs que sont les retours de concessions pour nos barrages et un marché libéralisé de l’électricité. Pour financer nos investissements, ces 270 millions ne suffiront de loin pas. Mais cette situation très saine nous permettra de trouver les moyens de financement nécessaires. Avec les retours de concessions, le Valais utilisera 30% de sa production pour son autoconsommation et en exportera 70%. En étant le plus grand canton producteur d’hydroélectricité de Suisse, nous avons des responsabilités et ces réserves serviront à les assumer. 

Vous saluez une approche plus industrielle du conseil d’administration des FMV. Qu’est-ce que cela signifie concrètement?

Cela signifie anticiper le changement énergétique voulu par la Confédération  à travers la sortie du nucléaire et avoir une ambition nationale. Nous le faisons principalement à travers deux grands projets. Le premier – evpass – est un réseau suisse de recharge pour voitures électriques qui garantit une alimentation avec de l’énergie propre et non pas du charbon, car sinon le développement de ce type de mobilité n’aurait aucun sens en matière de développement durable. Pour y parvenir, nous sommes associés avec les Vaudois de Greenmotion et le distributeur cantonal d’Argovie qui nous permet de toucher au triangle d’or Bâle-Berne-Zürich où se trouvent tous les grands vendeurs de voitures électriques. Avec 3’000 bornes, le but est d’occuper le terrain le plus rapidement possible pour devenir incontournable. 

 

A lire aussi : De l'hydraulique dans votre moteur électrique

 

L’autre grand projet – Aliunid – est aujourd’hui à l’état de start-up et veut utiliser l’internet des objets pour adapter au mieux la consommation d’un ménage et la production d’électricité nécessaire pour cela. Les FMV vont y injecter 3 millions durant la période de test. Pourquoi ? 

Parce que nous voulons, avec la technologie digitale, fédérer clients, distributeurs et producteurs dans l’approvisionnement en temps réel de maisons bientôt ultra-connectées. Nous cherchons donc à être des précurseurs face à une donne qui a complètement changé. Jusqu’à aujourd’hui, on a toujours parlé d’une chaîne qui va de la prise d’eau à la prise d’électricité avec une seule grande pompe – centrale nucléaire ou barrage. Désormais cette chaîne est inversée avec de petites pompes un peu partout comme, par exemple, les panneaux photovoltaïques ou les éoliennes. Nous voulons créer une solution suisse face à cet enjeu avec des partenaires dans presque tout le pays et la phase test durera jusqu’en 2020. 

 

A lire aussi : Aliunid: du test national à l'épreuve cantonale

 

En Valais, 2018 a été marquée par les polémiques liées à la construction de la ligne THT Chamoson-Chippis avec une opposition citoyenne forte. De votre côté, vous ne cessez de rappeler le côté indispensable de cette ligne.

Oui, car en automne 2019, l’installation de Nant de Dranse entrera dans sa phase de production et nous avons besoin de cette autoroute de l’électricité pour acheminer le courant produit dans notre canton.

 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias