Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Passerelle de Corbassière: sur la moraine

«Le Nouvelliste» propose une série en vingt épisodes sur les ouvrages d’art et cols alpins valaisans. La passerelle de Corbassière assure la sécurité des randonneurs.

27 juin 2020, 12:00
La commune de Bagnes a financé en 2014 l'aménagement d'une passerelle métallique sur la langue du glacier de Corbassière.

En collaboration avec le Service cantonal de la mobilité. 

La hausse des températures rend les excursions en montagne plus difficiles et plus dangereuses. Les crevasses peuvent fissurer le glacier, la moraine se désagrège et la glace qui tenait la roche fond. Du coup, des installations de câbles, d’échelles et de ponts suspendus deviennent de plus en plus courantes pour que les routes de montagne restent attractives et sécurisées.

C’est le cas de la passerelle de Corbassière, sur la commune de Bagnes. La plus haute passerelle d’Europe niche à 2365 mètres d’altitude. Inaugurée en 2014, elle sécurise le passage entre les cabanes Brunet et de Panossière, au-dessus du glacier de Corbassière.

«L’ancien chemin était devenu dangereux en raison du recul du glacier et de l’effondrement de la moraine. Nous devions assurer la sécurité des randonneurs», rappelle Hervé Dumoulin, responsable des sentiers pédestres à la commune de Bagnes. Lorsque l’itinéraire, comme ici, relie deux cabanes, les autorités sont responsables d’entretenir ou de rétablir le sentier dans des conditions valables de sécurité.

La plus haute passerelle d’Europe à 2365 mètres d’altitude, entre la cabane Brunet et celle de Panossière. Photo: Nouvelliste 

25 000 passages par été

Pratique, car elle raccourcit aussi le trajet entre les deux cabanes, la passerelle demande peu d’entretien. Et preuve de son succès, elle enregistre, grâce aux compteurs installés sur ses deux entrées, 25 000 passages par été. Elle est empruntée lors de grands tours pédestres comme le Tour des Combins mais elle est également un but de balade à la journée.

«Si la sécurisation du lieu était le premier objectif, il faut reconnaître que la passerelle est aussi un magnifique atout touristique qui met en valeur toute la zone au pied du Grand Combin», rappelle Bertrand Deslarzes, chef du Service de la culture à Bagnes.

«Après avoir traversé le niveau des alpages et découvert une quarantaine de bâtiments en pierres sèches restaurés, on accède à la zone du changement climatique. Avec une moraine déjà végétalisée, puis une moraine fraîchement abandonnée par le glacier et des roches lissées par le passage des glaces, on entre dans le monde minéral. La passerelle grise, elle aussi, se fond complètement dans le paysage…» 

Toni el Suizo comme parrain

L’ingénieur civil Toni Rüttimann est connu sous le nom de Toni el Suizo, un bâtisseur de ponts. C’est lui que la commune de Bagnes a désigné pour parrainer la nouvelle passerelle.

«J’ai accepté pour remercier la vallée. Car il y a dix ans, Téléverbier a été la première société de remontées mécaniques à m’offrir du câble usagé! Aujourd’hui, 57 entreprises de remontées mécaniques et fournisseurs de câbles nous ont déjà donné plus de 370 kilomètres de câbles. Nous avons pu construire des ponts en Birmanie, au Cambodge, au Laos, au Vietnam, en Indonésie et en Equateur», a-t-il déclaré lors de l’inauguration de la passerelle de Corbassière en 2014.

Les câbles venus de toute la Suisse ont permis de construire 334 ponts sur les 660 ponts que l’ingénieur a bâtis dans le monde entier! 
 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias