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Paolo Basso: "Le prestige, c'est ça aussi la valeur d'une étiquette"

Le Salon des vins suisses se tiendra à Sierre les 1er et 2 septembre. Parmi les nouveautés, une dégustation de vins iconiques commentée par Paolo Basso.

28 août 2017, 18:18
/ Màj. le 29 août 2017 à 05:30
Paolo Basso présente une dégustation prestigieuse avec 15 vins iconiques suisses dont 6 valaisans samedi à Sierre.

La 24e édition du Salon Vinea des vins suisses s’est enrichie de plusieurs ateliers de dégustation. Sacré meilleur sommelier du monde en 2013, Paolo Basso en animera un consacré aux vins iconiques suisses.

Paolo Basso, c’est quoi, un vin iconique?
C’est un terme nouveau tiré de l’anglais pour désigner un grand vin. Un vin qui va au-delà d’un vin premium.

La Suisse peut-elle prétendre avoir des vins iconiques?
Je pense que oui. Si nous n’avons pas l’histoire et la tradition du Bordelais ou de la Bourgogne, depuis ces trente dernières années, nous faisons de grands vins. Et vous savez, dans certains cas, après deux millésimes déjà, certains vins deviennent iconiques. En Valais, vous avez le Clos de Tsampéhro par exemple. J’aime ces projets qui se donnent les moyens de bien faire et que ce désir d’excellence se concrétise dans le verre Quant à la Suisse, présenter des vins iconiques va l’aider à rehausser sa réputation.

Comment avez-vous sélectionné ces 15 vins, dont 6 valaisans?
J’aurais voulu en présenter plus, mais j’ai choisi de me limiter car pour les non-professionnels, c’est déjà suffisant. Pour revenir à ma sélection, j’ai choisi des mythes de la viniculture suisse. Des vins que je suis depuis des années comme les surmaturés de Marie.-Thérèse Chappaz ou l’Electus par exemple. Pour les autres valaisans, la Cayas de Jean-René Germanier, car c’est une syrah œnologiquement à la pointe et c’est très bien de pouvoir présenter des grands vins qu’on trouve sur le marché en assez grande quantité. Celle de Denis Mercier est aussi fantastique. J’aime aussi beaucoup le païen du Clos de Corbassières de Cornulus. D’ailleurs selon moi, le païen et la syrah sont le futur de la viniculture suisse et du Valais.

Cette dégustation coûte 300 francs, ça peut paraître élevé?
Oui, mais c’est une dégustation unique, exceptionnelle, avec des vins rares ou introuvables que les gens n’ont pas l’occasion de déguster. La même dégustation à Hong-Kong aurait coûté 1000 francs et aurait tout de suite affiché complet.

Un grand vin doit-il nécessairement être cher? Pour avoir l’opportunité de figurer parmi les vins les plus cotés, l’encaveur doit-il le vendre à un prix plus élevé que le reste de sa production?
Oui. Pour une partie de la clientèle, un vin doit être cher pour être bon . Mais c’est une arme à double tranchant. On a aussi vu que ceux qui ont exagéré se sont cassés les dents. Les Bordelais qui ont augmenté les prix de manière astronomique, ont disparu des cartes des vins. Ils ont rebondi car ils ont 400 ans de réputation et ils sentent où aller vendre leurs vins: en Russie, en Chine, en Inde…

Déguste-t-on autrement un vin iconique? Pourquoi la plupart d’entre eux ne se risquent pas aux dégustations à l’aveugle?
Oui tout à fait. A Bordeaux, pour les primeurs, les grands vins ne livrent pas d’échantillons, il faut aller les déguster chez eux. Ils craignent le piège d’une dégustation à l’aveugle et ont peur d’être devancé. Je peux les comprendre, car on boit aussi de l’histoire de la légende, du prestige… C’est aussi ça la valeur d’une étiquette.

La perception de nos vins à l’échelle internationale a-t-elle changé ces 5 dernières années?
Très peu hélas. Lors de mes voyages j’entends encore. "Ah, il y a du vin en Suisse?" Faire parler de nos vins avec l’entrée de gamme n’est pas possible, Il faut séduire par des vins exceptionnels. Il faut investir dans la communication. A Bordeaux, on-dit: "Il faut faire, mais surtout faire savoir qu’on le fait!" Ce type de dégustation doit se faire à l’étranger. Par contre en Suisse, les efforts de SWP et de Gault & Millau paient. On voit plus de vins suisses sur les cartes des restaurants.

Votre conseil au visiteur de Vinea?
Avoir beaucoup de curiosité et peu de préjugés.

Votre conseil à un encaveur présent au Salon de Vinea?
Présenter aussi ses vins haut de gamme. Sur 10 personnes, 1 seule en achètera, mais neuf en parleront. Moins elles ont les moyens, plus elles en parleront car elles seront honorées. Un petit jeune sera peut-être le grand client de demain...
 

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