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Ouvrages d’art en Valais: le tunnel de Collombey à flanc de coteau

«Le Nouvelliste» propose une série de vingt épisodes sur les ouvrages d’art et les cols alpins valaisans: aujourd’hui, focus sur le tunnel de Collombey, l’une des pièces du puzzle du plus grand chantier valaisan de l’époque.

25 avr. 2020, 12:00
Le tunnel de Collombey, ou tunnel de la vallée, long de 846 mètres d'un portail à l'autre.

En collaboration avec le Service cantonal de la mobilité. 

Le tunnel de Collombey, qu’on appelle aussi le tunnel de la vallée, fait partie du tronçon des 3,5 kilomètres de route de déviation de Monthey et Collombey. L’artère relie l’autoroute à la route internationale Monthey-Morgins par un axe routier permettant de désengorger les deux localités.

Terminée en 2003 et après six ans de travaux, la nouvelle liaison a apporté aux habitants et aux hôtes du val d’Illiez et de Morgins une communication plus efficace et moins de nuisances pour les riverains de l’ancienne route.

Les premiers projets ont vu le jour dès les années 70 déjà pour trouver un consensus entre communes, canton et Office fédéral des routes qui ont apporté d’importantes subventions grâce au statut de route principale suisse accordé à la liaison internationale du Pas-de-Morgins. 

Recyclage des matériaux d’excavation

Le tunnel comporte un tube principal de 846 mètres de long qui part de la plaine, dans l’eau de la nappe phréatique, et ressurgit 58 mètres plus haut, à flanc de coteau, dans la carrière «Dion» aux Lapiaz. Deux cent mille tonnes de roche ont été broyées au tunnelier ou pulvérisées à l’explosif pour créer ces passages.

Les 8600 m³ de matériaux d’excavation du tunnel ont pratiquement tous été réutilisés sur place, pour les besoins du chantier. Une première à l’époque: «Les matériaux du tunnel sont revenus soit sous forme de gravier pour le béton soit pour la fondation de la future route. Nous vivions les débuts du recyclage», se souvient Gilles Genoud, chef d’arrondissement du Bas-Valais pour la construction et l’entretien des routes cantonales.

Un monastère, au-dessus

Au-dessus du portail d’entrée du tunnel, côté Collombey, le monastère du même nom, occupé par les bernardines. Pour les besoins du chantier, l’enceinte a dû être démolie, remplacée durant les travaux par une palissade provisoire.

«Elles n’avaient que très peu de contact avec l’extérieur mais la sœur supérieure de l’époque était d’un haut niveau scientifique, elle comprenait très bien les difficultés du chantier en relation avec le couvent», raconte l’ingénieur. A la fin des travaux, l’enceinte a été reconstruite dans les règles de l’art.

Toutes les sciences des ingénieurs

«C’était un chantier extraordinaire, dans tous les sens du terme», explique Gilles Genoud lorsqu’il évoque la route de déviation. «Le plus grand chantier du Valais de l’époque a fait appel à un nombre incalculable de sciences des ingénieurs civils et de leurs collègues géomètres, géologues et géotechniciens, y compris architectes et spécialistes en environnement.»

Car on comptait sur l’entier du tronçon quatre traversées de lignes de chemin de fer, un passage sous une route cantonale, une tranchée couverte immergée dans la nappe phréatique, un tunnel au-dessous d’habitations… 

Le chef du Département des transports, de l’équipement et de l’environnement de l’époque, Jean-Jacques Rey-Bellet, avait évoqué la difficulté du chantier: «La réalisation de la route de déviation de Monthey et de Collombey est une étape d’autant plus importante dans le domaine de la construction des routes cantonales qu’il devient de plus en plus difficile de conduire à terme, procéduralement et financièrement, de grands projets touchant des territoires étendus et peuplés.»

 

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