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Ouverture à Manor Monthey: les syndicats protestent, les clients affluent

Alors que le syndicat UNIA a organisé une cérémonie symbolique d'enterrement du Noël du personnel de Manor Monthey en ce jour d'ouverture du centre le 24 décembre, les clients ont afflué. Pour le directeur du magasin, la forte affluence prouve la nécessité d'ouvrir.

24 déc. 2017, 16:10
Le syndicat UNIA, ici Blaise Carron au porte-voix, a expliqué sa démarche devant le centre Manor Monthey.

L'ambiance était tendue à l'ouverture du centre Manor de Monthey le dimanche 24 décembre à 13 heures. La foule de clients était déjà au rendez-vous malgré les actions menées par le syndicat UNIA pour dissuader les dirigeants du centre d'ouvrir le magasin ce jour-là. "Je n'ai qu'une chose à vous dire: avez-vous été acheter vos croissants ce matin?", nous a d'ailleurs lancé un client agressivement lorsqu'on lui a demandé son avis sur l'ouverture dominicale du magasin, se sentant visiblement attaqué. 

Un hommage rendu au personnel

A 13 h 30, ultime intervention du syndicat UNIA pour transmettre sa solidarité avec le personnel du lieu. Il a organisé un cortège funèbre symbolisant l'enterrement du Noël du personnel de Manor Monthey. "C'est un jour de deuil car le personnel voit son droit le plus élémentaire bafoué. Nous lui rendons donc un hommage solennel", a lancé Blaise Carron, syndicaliste d'UNIA dans un porte-voix.

Une rose pour le personnel de chacune des boutiques du centre a ensuite été déposée devant une couronne mortuaire devant l'entrée. "Nous espérons que cete cérémonie sera la dernière que nous ayons à faire, qu'il n'y aura pas besoin d'en faire d'autre à l'avenir", a ajouté Blaise Carron.

 

La délégation d'UNIA a également fait un cortège funèbre dans le hall du centre commercial. © Keystone/Laurent Gilliéron

 

"Le personnel travaille tous les 24 décembre"

La cérémonie s'est passée en présence de quelques syndicalistes et badauds observant la scène étonnante.

Le directeur du centre, Charles-Antoine Kohler, a également assisté à la petite manifestation. "Noël c'est demain et les gens travaillent depuis des années tous les 24 décembre; d'habitude, ils travaillent même déjà le matin, puisque cela tombe en semaine. Par ailleurs, regardez la foule qui est là. Nous répondons à une demande des clients. S'il n'y avait eu personne, cela aurait prouvé qu'on s'était trompé", a-t-il souligné. Et d'ajouter qu'au Tessin et dans plusieurs cantons suisses alémaniques, les commerces ont également ouvert le 24 décembre.

Des clients ravis de cette opportunité 

Les clients n'ont eu cure du combat des syndicalistes. Ils sont venus nombreux - le centre a enregistré 50% de clients en plus que lors de l'ouverture dominicale de décembre 2016 -  pour faire leurs courses tout l'après-midi, renonçant ainsi à toute idée de boycott. "On vient chercher les derniers produits frais alimentaires pour ce soir. C'est pratique et puis, il faut regarder un peu ce qui se passe ailleurs dans le monde. La plupart des pays laisse les magasins ouvrir bien plus longtemps qu'en Suisse", s'est exclamé un jeune couple domicilié à Monthey.

Certains clients se cachaient des médias par crainte d'être jugés négativement. Pourtant, les syndicalistes se défendent d'avoir lancé un boycott du centre Manor le 24 décembre, ni d'avoir voulu culpabiliser les personnes choisissant de faire leurs courses ce jour-là. "Nous ne sommes pas là pour faire la morale aux gens et n'avons jamais parlé de boycott. On voulait juste montrer notre solidarité avec le personnel", a conclu Blaise Carron.

Une délégation de politiciens de l'UDC Valais présente aussi pour soutenir le personnel

A noter encore que quelques représentants de l'UDC Valais, dont le conseiller national Jean-Luc Addor et le député Grégory Logean, étaient présents à l'ouverture pour marquer leur désaccord. "Cela fait longtemps que nous nous battons contre l'ouverture des commerces le dimanche. Le dimanche doit être un jour de repos. Nous sommes d'ailleurs entre deux lectures au Grand Conseil concernant la fermeture dominicale", a noté Grégory Logean. 

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