Votre publicité ici avec IMPACT_medias

On oublie vite. La Drôle de semaine de Jean-Yves Gabbud

10 janv. 2020, 20:00
Jean-Yves Gabbud, journaliste

Mon grand-père a eu faim. Mon père était obligé d’aller à la messe dominicale avec ses camarades de classe et le «régent» avait le droit de lui donner des coups. Ma grand-mère avait plus de 60 ans quand elle a pu voter pour la première fois, ma mère en avait 26.

On oublie vite. Sans un regard en arrière, impossible de voir tout le chemin parcouru, tous les progrès enregistrés en une génération. On ne se rend plus compte que la majorité de la population n’a jamais aussi bien vécu qu’aujourd’hui (ce n’est pas une façon de minimiser le fait qu’il y a bien trop de personnes qui vivent encore dans la précarité, chez nous aussi).

Guerre en Syrie, en Libye, au Yémen, tensions en Iran, en Irak... nous font oublier à quel point l’on vit en paix. L’Europe, surtout, n’a jamais été aussi paisible qu’en ce début du XXIe siècle. On oublie que le siècle précédent a été marqué, de la Première Guerre mondiale aux guerres de l’ex-Yougoslavie, en passant par la guerre froide, par une impressionnante liste de conflits atroces et de menaces nucléaires.

On vit mieux qu’hier. Reste à savoir si le changement climatique nous permettra de vivre aussi bien demain.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias