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Mort de Johnny: les réactions du monde musical valaisan

Icône, idole de quatre générations de jeunes et de moins jeunes, Johnny Hallyday a marqué l'histoire de la musique. Le monde musical valaisan et chablaisien lui rend hommage.

06 déc. 2017, 10:42
/ Màj. le 07 déc. 2017 à 06:45
Johnny Hallyday à Lausanne en 1992.

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Mat Petrucci, chanteur et guitariste de Worry Blast

Le groupe de heavy metal martignerain avait fait la première partie de Johnny en novembre 2015 à l’Arena.

Worry Blast (Mat Petrucci est 3ème depuis la droite) avec Johnny et son guitariste Yarol Poupaud (2ème depuis la droite) dans les backstages de l'Arena.

«C’est un peu l’Elvis français. Et c’est une perte énorme pour la culture française. Pour moi, Johnny c’était de la variété française. On n’aurait pas acheté un billet pour aller le voir en concert; il ne fait pas forcément partie de nos influences. Et puis on a fait sa première partie à l’Arena. Cette date nous a vraiment fait changer d’avis sur Johnny. On a pu se rendre compte qu’il y avait un esprit hyper rock’n’roll. 

L’Arena, c’est la plus grosse scène qu’on a faite, iconiquement parlant. C’est une salle phare sur le plan suisse. On avait 20 ans, c’était incroyable. Si on avait eu le choix, pas sûr qu’on aurait choisi Johnny. Mais une fois sur place, on s’est rendu compte que c’était l’ambiance qu’il nous fallait. Aucun des membres du groupe ne l’avait vu en live. Mais scéniquement c’est dingue, il y a beaucoup à apprendre de cette personne. Après ce concert, j’aurais conseillé à qui que ce soit d’aller le voir sur scène au moins une fois.  

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On a eu la chance de discuter avec lui après le concert. On a découvert un type hyper humble, hyper gentil, qui nous a dit que ça lui avait fait plaisir d’avoir lors de ses trois soirs à l’Arena des groupes «incroyables» en première partie. Il avait ensuite dû partir, il était fatigué. On est resté, on a bu des verres avec ses musiciens – on avait pris du vin valaisan - jusqu’à très tard.» 

 

Yann Lambiel, imitateur

"En apprenant le décès de Johnny Hallyday  ce matin, cela m’a rendu tout bizarre. Je n’ai pas tous ses albums, mais c’est une personnalité que j’ai beaucoup imitée. J’ai dû réécrire ma chronique pour Lausanne LFM en catastrophe. Je suis ému. Il y a plein de gens émus. C’est comme s’il y a une page qui se tourne. On a tous quelque chose de lui. On a grandi avec des parents qui écoutaient Johnny. Personne n’a pu faire près de 60 ans de carrière.
Je crois que son décès nous touche plus par rapport à nous-même, des souvenirs vécus à travers ses chansons, que sa mort en elle-même. On a l’impression que Johnny était un pote. Personne ne nous a accompagné ainsi. Notre génération a de la chance  d’avoir connu un "monstre", il n’y en aura peut-être plus.
En tant qu’imitateur, en plus que de faire rire, nous avons la possibilité de le faire revivre. C’est notre rôle. et Johnny était une grande voix de chanteur."
 

 

Bernie Constantin, chanteur

 

"La première que j’ai vu Johnny Hallyday, j’avais 14 ans. C’était la période des Anges Blancs pour moi. Nous sommes en 1961. Johnny Hallyday jouait dans une horlogerie à Sierre et dédicaçait ses disques. Il était très sympa, très timide, simple, pas connu du tout. Il m’a demandé où on pouvait boire un café et nous sommes allés au Négrillon.

La deuxième fois que je l’ai vu, c’était en 78 à la patinoire du Graben. Il y avait, à tout casser, 400 à 500 spectateurs. Ça faisait vide. J’ai demandé à François Bonvin, l’organisateur de le rencontrer. J’ai  pu le voir et lui montrer mon 45 tours "L’occasion fait le larron", il était étonné du titre et que je l’aie enregistré à Los Angeles. Je l’ai revu à Paris quand j’enregistrais "Switzerland Reggae". Il m’a toujours appelé "Gémeau" car nous sommes du même signe zodiacal. C’était étonnant de pouvoir rencontrer un tel chanteu.r"
 

Paul Mac Bonvin, chanteur compositeur, multi-instrumentiste

 

"Dans les années 70, quand je jouais dans les bals avec les Rockings, je faisais une heure de show "Johnny Hallyday". A l’époque, je me suis payé 1500 francs de paillettes pour les placer sur le costume de mariage que je m'étais acheté. J’étais un vrai fan, comme tous les musiciens d'ailleurs. J’ai mis longtemps à me défaire de chanter comme lui.

Je préfère la première période de Johnny, celle où il est encore pur et rock. Le disque du "Palais des Sports", j’ai dû l’écouter au moins 1000, si ce n’est 2000 fois. Son meilleur disque est de 64 "Les rocks les plus terribles". Quand j’ai commencé à connaître ses sources d’inspiration, Elvis, Johnny Cash, Carl Perkins, Roy Orbinson, j’ai un peu abandonné son écoute pour aller vers les originaux. 

Même si je trouve que depuis les années 80, la structure de ses chansons étaient toujours identiques, d’abord calme et puis dans les cris, Johnny reste Le chanteur." 
 

Priscilla Formaz, chanteuse et musicienne (Forma)

 

«C’est une légende. Sa mort nous laisse tout penauds. On s’y attendait, mais on l’a tous pris dans les dents. Il était éternel… Il a accompagné toute ma vie. Il fait la musique que j’aime, il fait du rock et il le fait en français, deux valeurs que je défends. Mon père écoutait et chantait du Johnny à la maison. Au point que j’ai longtemps cru que «Les portes du pénitencier» était une chanson à lui. C’était l’incarnation, le digne représentant du rock, il a brûlé la chandelle par les huit bouts, il a connu tous les excès. 

Tous les rockeurs s’inspirent de lui, c’est lui qui a amené le rock ici. C’est un fondateur. S’il y a un quelqu’un pour prendre le relais? Non, c’est trop dur, plus personne ne fera de la musique comme lui. Je ne l’ai jamais vu en vrai sur scène, je l’ai malheureusement raté à Paléo, mais ce que je garderai de lui, ce sont les concerts, ses entrées en scène, ses shows démesurés à l’américaine comme on en fait peu de ce côté du globe.» 

 

Marc Aymon, chanteur

 

"Je me souviens avoir travaillé comme membre du staff pour un concert. Dès les répétitions, Johnny était comme un lion. Il avait une puissance animale. Il ne faisait rien au rabais. Je retiens de lui cette générosité, dans son interprétation comme avec le public. Il  avait de belles chansons à son répertoire comme celles écrites avec Miossec, mais il était capable de faire passer n’importe quoi. Johnny c’était l’interprète généreux."

 

Philippe Martin, disquaire à Aigle

 

«Pour tout le pan de l'histoire du rock français qu'il a écrit, Monsieur Jean-Philippe Smet mérite tout le respect et la considération de chacun. Il est celui qui a amené un peu le rock’n’roll et le blues en France, au même titre qu’un Eddy Mitchell. Sa carrière est tellement impressionnante qu'il serait vain de tout résumer en quelques phrases. Mais dès le début de sa carrière, il a toujours été avide de découvertes artistiques et musicales. Le fait d'avoir pris Jimi Hendrix sous son aile en 1re partie de ses concerts pour le faire découvrir au public français donne un parfait exemple du personnage. Le rock est mort?? Pas du tout... Vive le rock!!» 

 

 

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