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Manuella Maury pose ses valises et des enveloppes dans son village de Mase

Elle revient aux sources. La journaliste valaisanne Manuella Maury s'installe pour de bon dans son village de Mase qu'elle a déjà tant fait rayonner par le passé. Elle y lance un nouveau festival qui fait la part belle à l'écriture. La vraie, sur le papier.

21 juil. 2017, 10:43
/ Màj. le 25 juil. 2017 à 05:30
La journaliste et présentatrice de la RTS organise un festival sur le thème de la correspondance  dans le village de Mase.

Tout d’un coup c’est devenu clair. Très clair. Il fallait rentrer. Manuella Maury va enfin poser son sac à dos à Mase. Et pour de bon. Ce sac a dos qu’elle a trimbalé des années durant lorsqu’elle parcourait le monde tout en habitant à Neuchâtel, travaillant à Genève et rejoignant souvent son Valais natal.

«Huit mois avant sa mort, mon père m’a appelée et m’a proposé de faire quelque chose d’une grange qu’il réservait à ma sœur installée aux Etats-Unis. C’était devenu clair que ni elle, ni ses enfants ne rentreraient refaire leur vie ici». La journaliste qui a fait rayonner son village de Mase en Suisse romande, depuis qu’il a servi de décor à une de ses émissions, réfléchit un moment. Même si ses tripes, elles, ont déjà décidé.

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Elle se dit qu'elle sautera le pas, deux semaines avant que son père ne décède, le 24 août de l’année passée. Entre le restaurant où elle est née et le bassin dans lequel elle est tombée petite, Manuella Maury est en train de découvrir les plaisirs de le propriété en retapant son mazot. «J’ai toujours envisager cette idée comme une entrave à ma libérté, mais aujourd’hui c’est différent ».

La journaliste de "Passe moi les jumelles" sait qu’elle pourra encore s’échapper. Pour son travail – 80% - qui la lie à la grande tour à Genève mais lui laisse de larges plages de fléxiblités entre deux tournages et trois montages. Pour ses voyages, qui ont toujours jalonné sa vie, mais qui seront peut-être un peu moins longs, lointains ou nombreux désormais. Son amoureux a accepté de la suivre en Valais, même si Manuella Maury conservera une chambrette à Genève pour s'éviter trop de trajets.

Revenir et s'investir

Car revenir habiter à Mase, ce n’est pas un élan que la Valaisanne prend à la légère. « Comme tout le monde, quand j’étais jeune j’ai voulu m’enfuir d’ici, partir, voir autre chose. Aujourd’hui, je trouve que tous ceux qui ont fait le choix de rester ont eu du courage. Alors j’ai envie de m’investir ».

Sa maison de poupée – deux fois 25m2 sur deux étages – est encore en chantier, mais Manuella Maury s’est déjà engagée dans la commission culturelle de sa commune. Elle lance aussi et pour la première fois en octobre prochain, un festival de la correspondance (lire ci-dessous) dans les ruelles qui l’ont vu grandir et courir, petite fille.

Elle ne le cache pas, ce retour aux sources et aux racines, tout comme l'idée de faire la fête au papier, au partage, à l'écriture, la vraie, celle qu'on exhulte avec un stylo viennent d'un immense chagrin. Lorsque son père, ce féru de mots croisés, de bons mots et de mots efficaces, Benoît Maury, s'en est allé, sa fille a redécouvert la correspondance qu'elle avait entretenue avec lui. Des lettres, qui datent d'il y a une dizaine d'années et qui avait été publiées dans le quotidien Le Temps avant de devenir livre.

"C'est un exercice qui a recrée beaucoup de liens, qui nous a permis de mieux nous comprendre et qui eu beaucoup d'effets positifs dans notre famille. J'avais envie que cela puisse être le cas pour d'autres aussi. Or souvent les gens ont peur d'écrire. Avec le festival on espère leur donner des outils et l'envie de le faire". 

Un festival plutôt qu'un musée

Revenir au village... Un projet qui apaise tout autant qu'il peut angoisser. "Je ne suis pas béate à m'imaginer que je verrai passer des biches et des papillons sous ma fenêtre le matin". Romantique, toujours, Manuella Maury n'idéalise pas son projet, mais espère le vivre à fond. "Il ne faut pas que nos villages deviennent des musées". Alors ce sera un festival. Des gens, des rencontres. Des invitations chez l'habitant. Des boîtes aux lettres, des enveloppe, du papier, des timbres et des stylos un peu partout.  

Elle qui a grandit au milieu de tables de bistrots et des clients le sait mieux que quiconque: le monde appelle le monde. Dans les rues du village, c'est un peu pareil. Le monde amène la vie.

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