Sous le coup d’une enquête judiciaire préliminaire, le président de la Région Vallée d’Aoste Antonio Fosson a démissionné samedi, tout en se disant innocent, indique l’agence de presse italienne Ansa. Deux autres élus de la région ont également démissionné. Un troisième conseiller a quitté la présidence de son parti.
Tous trois sont suspectés d’avoir accordé des faveurs à la cellule locale de la Ndrangheta, la mafia calabraise, en échange de voix électorales. Présumés innocents à ce stade de l’enquête, ils risquent entre quatre et dix ans de prison, s’ils sont condamnés.
Une longue enquête a mis à jour des contacts entre des politiciens valdôtains avec des représentants de la communauté calabraise vivant dans le Val d'Aoste, dont certains sont impliqués dans une autre enquête anti-mafia qui avait abouti à 17 arrestations en janvier dernier, dont celles de trois politiciens locaux.
A lire aussi : La mafia a infiltré la politique valdôtaine
La nouvelle enquête aurait révélé que la mafia locale aurait soutenu les candidats des principaux partis autonomistes aux élections de 2018. Le procureur en charge du dossier a révélé de nombreux détails de l’imbrication du monde politique local avec la mouvance mafieuse. Ainsi, le président de la région avait pour habitude de saluer un simple retraité calabrais, proche de la Ndrangheta, en l’appelant «chef».
Pour le Ministère public italien, «le fait que les trois derniers présidents de la Région, qui ont aussi des pouvoirs préfectoraux, rencontrent deux frères, dont la relation avec une famille mafieuse est notoire, est alarmant.»