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Lutter contre la résistance aux antibiotiques

Les antibiotiques doivent être utilisés avec précaution pour garantir leur efficacité et éviter de développer des résistances.

10 janv. 2018, 20:00
Les antibiotiques doivent être prescrits uniquement lorsque cela s'avère nécessaire.

Les antibiotiques ont révolutionné le monde de la santé. Ces médicaments ont permis de sauver de nombreuses vies. Souvenez-vous, il y a un siècle, la tuberculose et la pneumonie étaient la 2e et la 4e cause de mortalité. Un décès sur trois était lié aux infections bactériennes.

Aujourd’hui, la médecine a recours aux antibiotiques pour traiter toutes sortes d’infections d’origine bactérienne comme les cystites, otites, pneumonies, méningites, septicémies, etc. Il faut toutefois utiliser les antibiotiques avec précaution. Il est important d’y avoir recours uniquement lorsque c’est nécessaire.

«Or, étant donné les succès obtenus, les antibiotiques sont souvent trop ou mal utilisés que ce soit en médecine humaine ou vétérinaire, engendrant le risque qu’ils deviennent inefficaces en favorisant l’apparition de bactéries résistantes. Les maladies causées par ces bactéries sont ensuite beaucoup plus difficiles, voire impossibles à soigner», explique le professeur Nicolas Troillet, médecin chef du Service des maladies infectieuses à l’Institut central des hôpitaux à l’Hôpital du Valais et vice-président de Swissnoso, le Centre national de prévention des infections.

Les résistances aux antibiotiques sont en progression. C’est un problème mondial et les efforts doivent se faire sur tout le globe pour freiner ce phénomène. «Sinon les infections bactériennes impossibles à traiter deviendront la 1re cause de mortalité au monde d’ici à 2050», souligne Nicolas Troillet.

Sensibiliser

Une stratégie nationale «StAR» a été mise sur pied en Suisse pour lutter contre l’antibiorésistance aussi bien dans le domaine de la santé humaine que dans la santé animale, que dans l’environnement. L’objectif est de promouvoir un usage rationnel de ces médicaments, notamment en informant et en sensibilisant la population, les médecins et les vétérinaires à la problématique.

«Les antibiotiques doivent être prescrits uniquement quand cela est nécessaire. Poser le bon diagnostic et identifier s’il s’agit d’une bactérie ou d’un virus est devenu plus facile grâce aux progrès réalisés dans les techniques de laboratoire. En effet beaucoup d’infections sont virales et les antibiotiques n’ont aucun effet sur les virus. Et si un traitement antibiotique est indiqué, il faut cibler lequel est le mieux adapté», poursuit Nicolas Troillet.

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«Ce choix est très important car il faut utiliser les bonnes armes. Nous ne devons pas recourir à des canons pour tirer sur des coccinelles. Les canons doivent être gardés en réserve pour traiter les cas plus compliqués, dus par exemple à des bactéries partiellement résistantes», image Nicolas Troillet.

Le patient doit suivre à la lettre la prescription de son médecin concernant la quantité et la durée du traitement. En parallèle, pour limiter la propagation des bactéries, il faut veiller à se laver régulièrement les mains, en particulier lors de la préparation des repas.

Consommation

Les animaux reçoivent eux aussi des traitements antibiotiques. Y a-t-il un risque pour le consommateur lorsqu’il mange de la viande, des produits laitiers ou boit du lait? «Ces filières sont très contrôlées. Le consommateur, en principe, ne risque rien», note Eric Kirchmeier, vétérinaire cantonal.

«Les normes et les prescriptions à respecter en Suisse sont très strictes dans le but notamment de protéger la santé du consommateur», continue-t-il précisant que les normes européennes le sont également. «Le lait est contrôlé systématiquement. Il ne peut pas être livré s’il contient des germes ou des antibiotiques», explique le vétérinaire cantonal.

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Concernant l’élevage de rente, «en Valais, nous avons peu d’élevage intensif. En principe, nous traitons avec un antibiotique seulement les bêtes qui sont malades et non tout le groupe, comme cela peut être le cas dans un élevage intensif par mesure de précaution», explique le vétérinaire cantonal.

A côté de cela, c’est important également de regarder la provenance de la viande. «Si vous achetez de la viande d’Uruguay, par exemple, il faut vérifier sur l’étiquette de l’emballage si cette mention apparaît: «peut avoir été produit avec des substances antimicrobiennes ou des stimulateurs de croissance. Ces produits, interdits en Suisse, permettent d’augmenter le rendement économique des élevages.

Par contre, en vertu des accords de libre-échange, ces produits sont tolérés dans les viandes que nous importons», explique-t-il. De quoi encourager le consommateur à acheter local.

Plus d’infos sur la stratégie nationale antibiorésistance, StAR par ici.

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