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Loups hybrides: ils sont moins de 2% dans les Alpes suisses

Des analyses génétiques menées dans les Alpes suisses entre 1998 et 2017 montrent que seuls 2 des 115 loups qu’ils ont détectés comportent des signes de croisement avec des chiens au cours de générations passées.

16 janv. 2019, 12:10
La question du métissage entre loup et chien fait l’objet de vives polémiques.

Moins de 2% des loups détectés dans les Alpes suisses ces vingt dernières années sont issus d'hybridations avec leurs cousins les chiens. Leur intégrité génétique est restée intacte lors de la recolonisation des Alpes, selon une étude lausannoise.

Même si, à la vue d’un caniche ou d’un Yorkshire, le constat semble saugrenu, les chiens sont des loups sauvages que l'être humain a domestiqués il y a 10'000 à 30'000 ans. Ces animaux appartiennent à la même espèce (Canis lupus) au sein de la famille des canidés et sont issus d’un même ancêtre commun.

Tout au long de leur histoire, ils se sont parfois croisés et continuent à la faire, donnant naissance à des descendants fertiles. Eradiqué des Alpes à la fin du XIXe siècle, le loup y est réapparu naturellement au milieu des années 1990 en provenance des Apennins, en Italie.

Aujourd’hui, la question du métissage, pourtant naturel, entre loup et chien fait l’objet de vives polémiques et constitue un enjeu important des débats liés à la politique de conservation du loup.

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"Elle est utilisée par certains comme argument pour autoriser l’élimination des animaux. Le loup est en effet strictement protégé, mais un flou juridique existe autour des spécimens hybrides", indique Luca Fumagalli, du Département d’écologie et évolution de l’Université de Lausanne (UNIL).

"De manière générale, les législations nationales recommandent leur suppression pour préserver l’intégrité des populations sauvages. Or la vraie question devrait plutôt être celle du contrôle de la présence de chiens errants transmettant leurs gènes aux loups", poursuit le spécialiste.

Mesurer l’étendue des croisements

Dans une étude parue dans la revue Scientific Reports, son équipe du Laboratoire de biologie de la conservation (LBC) a quantifié l’étendue de ce métissage. Une première en Suisse et dans les Alpes.

Les chercheurs ont constaté que seuls 2 des 115 loups qu’ils ont détectés par le biais d'analyses génétiques dans les Alpes suisses entre 1998 et 2017 montrent des signes de croisement avec des chiens au cours de générations passées.

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Mandaté par l’Office fédéral de l’environnement depuis vingt ans, le LBC réalise des analyses génétiques à partir, par exemple, de salive, de crottes ou de poils. Sur un total de 3463 échantillons reçus depuis 1998, 1645 ont été assignés à un total de 115 loups. Pour leur étude, les biologistes ont rouvert leurs congélateurs afin d’analyser à nouveau cet ADN, à la recherche de traces d’hybridation.

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