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Magazine "Spécial Habitat": Loèche-les-Bains, un destin sculpté par l’eau

Passé-Présent. Le succès touristique de la station haut-valaisanne résulte de l’équation magique «sources thermales d’eaux chaudes, infrastructures de loisirs et voies de communication». Si l’intérêt pour ces lieux fut précoce, un long cheminement caractérise toutefois l’éclosion du centre de wellness actuel. Un développement fulgurant sans occulter le cachet alpestre de l’endroit.

01 nov. 2018, 08:00
Les grands changements résultent davantage de l'évolution des infrastructures hôtelières.

A 1400 mètres d’altitude, la station haut-valaisanne, dans sa version automnale, affiche un décor pimpant de carte postale. La vision d’une  escale subtilement fleurie dans un écrin de falaises vertigineuses. Nonobstant d’amples restaurations, le centre pittoresque du village flatte toujours autant le regard avec ses habitations de tavillons et encadrements de portes en pierres de tuf érodées par les eaux chaudes.

La maison Goethe témoigne du passage du poète en ces lieux en 1779, le temps d’une nuit. La demeure de Matthieu Schiner, que l’on pourrait appeler à juste titre «le tout premier directeur d’office du tourisme de l’histoire», rappelle combien l’évêque valaisan, propriétaire des droits des bains en 1501, a participé à la renommée de Loèche-les-Bains en vantant les bienfaits des cures thermales lors de ses multiples voyages politiques à travers l’Europe.

L’histoire de la station entre les Romains et l’an 1200 reste étrangement muette.
Werner Tschopp, guide de circuits touristiques à Loèche-les-Bains

 

Car il faut bien le reconnaître: ici, l’eau est reine. Dans les bains publics ou privés de grands hôtels, jusque dans les fontaines de village, tapissées, comme nous le fait remarquer Werner Tschopp, de sédiments naturels.

Dans les couleurs de cet été indien paisible piqué d’abricotiers «dont les fruits durs comme le caillou ne mûrissent qu’en octobre», comment imaginer le flux prochain de quelque 10 000 touristes, suisses pour la plupart, férus de bains et de sports d’hiver?

Les Romains, se prélassant autrefois dans les sources thermales naturelles de Loèche-les-Bains, n’auraient certes jamais anticipé le destin étonnant de ce coin de montagne, aujourd’hui promu «plus grand centre thermal et de bien-être des Alpes». La Leukernad Therme (bains publics) enregistre jusqu’à 3500 entrées par jour en haute saison.

 

Les bains de pieds publics et gratuits faisaient fureur à Loèche-les-bains dans les années 20. © Jacques Lüscher. Médiathèque Valais – Martigny

 

Le miracle des sources

Sur la commune, 65 sources officiellement cadastrées («la moitié!» nuance notre guide) y ruissellent. Huit d’entre elles jaillissant, pour la plus chaude, à près de 51 degrés, affichent un impressionnant débit de 4 millions de litres par jour. Leur utilisation est thérapeutique et énergétique.

Il ne fait aucun doute, comme nous l’explique Werner Tschopp, que l’essor de la station – comptant quelque 24 hôtels et 32 piscines thermales – soit de fait lié à la belle histoire de ces sources. Une histoire riche en rebondissements car en 1315, date à laquelle le plus ancien document d’archives municipales de la station fait référence aux bains thermaux, Loèche-les-Bains n’est encore qu’un petit village. Son évolution prendra des siècles.

 

Les curistes dans les années 40 à l’heure du café. © C.Mussler, UVT, Médiathèque Valais – Martigny

 

Vers un tourisme toute saison

Les premières auberges ouvrent leurs portes au XVe siècle, le village accueille une première vague touristique liée au thermalisme dans la foulée. Mais c’était sans compter les épisodes douloureux de la vie, des avalanches destructrices et des épidémies de peste à répétition. Autant d’événements contraignant les habitants et passionnés de l’endroit à remettre maintes fois l’ouvrage sur le métier.

C’est donc à partir du XIXe siècle que la station prend réellement son envol, avec la construction de routes d’accès et d’infrastructures favorisant l’expansion hôtelière et le tourisme thermal. Les dates s’enchaînent: en 1889, la lumière électrique fait son apparition lors de l’inauguration de la première centrale électrique valaisanne.

A peine plus tard, la première société hôtelière par actions en Suisse voit le jour tandis qu’un train assure la liaison entre Loèche et Loèche-les-Bains. «L’installation d’une clinique rhumatologique et de réadaptation ouvre la voie à un tourisme toute saison. L’époque où les hôtels fermaient leurs volets jusqu’en octobre est révolue».

 

Le quartier Zer Gassu en 1890. © Médiathèque Valais – Martigny

 

Le même quartier en 2018. Cherchez la différence. © Sacha Bittel

 

Par la suite, le téléphérique de la Gemmi, la construction des premiers thermes, le téléphérique du Torrent confirment la vocation touristique des lieux. Station de tous les superlatifs avec le Daubensee «lac naturel le plus élevé d’Europe» ou la via ferrata Daubenhorn «la plus escarpée de Suisse», sans oublier l’ultra vertigineuse plateforme panoramique de la Gemmi. Tous les ingrédients sont réunis pour que Loèche-les-Bains puisse encore longtemps jouir de son attrait. 

 

Vous pouvez consulter cet article  de notre magazine «Special Habitat» en cliquant sur la couverture

 

La gemmi a deux faces

250 000 personnes rejoignent chaque année le col de la Gemmi. Mais se souvient-on seulement de  la vénérable ancienne Gemmi («Alte Gemmi»), un passage entre le Valais et Berne datant de l’époque romaine? Ce sentier est délaissé depuis 1741, après la construction à l’aide d’explosifs du chemin muletier actuel, 400 mètres plus bas.

Ils sont désormais rares les connaisseurs qui entreprennent encore cette randonnée escarpée. Les vestiges ne sont plus visibles mais, parole de Walter Tschopp, «la vue là-haut, est inoubliable». 

 

 

 

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