Les livres « Droit-Etat-Economie » utilisés dans des cours donnés aux apprentis effectuant une maturité professionnelle commerciale sont toujours utilisés dans les classes valaisannes, nous a confirmé Christophe Darbellay, le chef du département de la formation. Et ce, alors que le canton de Vaud a pris une décision contraire : il a décidé de les retirer, comme l’a annoncé la RTS, car ces bouquins, financés par des grandes entreprises suisses, contiennent trop de publicité.
"A chacun d'exercer son esprit critique"
Christophe Darbellay souligne avoir préféré une mise en garde claire à une interdiction "infantilisante" de la publicité. Il a ainsi écrit à l’éditeur et aux écoles «pour faire appel à leurs responsabilités. Nous ne tolérons aucun contenu erroné ou orienté. À chacun d’exercer son esprit critique. Plus généralement, il est hors de question de transformer l’école en plate-forme publicitaire. Il faut néanmoins constater qu’il existe des synergies intéressantes entre le monde économique et l’école en particulier dans le post-obligatoire (formation professionnelle, écoles de commerce, collège)», explique-t-il.
Un livre complémentaire au manuel officiel
Ce manuel est d’ailleurs utilisé «en complément» du livre officiel des cours d’économie, précise Claude Pottier, le chef du service de la formation professionnelle. «Il donne une plus-value pour l’enseignement de l’économie à ces jeunes en formation qui travaillent déjà dans une entreprise et sont donc confrontés au quotidien à l’économie», souligne-t-il.
Pour lui, ce livre ne pose ainsi pas de problème ; seuls un ou deux passages ambigus peuvent être de nature propagandiste. «Mais M. Darbellay a écrit à l’éditeur pour lui en faire part et les enseignants n’utilisent pas cette partie.»
Le fait que le livre parle également de grandes entreprises suisses qui présentent une belle réussite économique n’est pas négatif, selon Claude Pottier. «Pour imager, si nous devons expliquer à des élèves ce que sont les comptes postaux, à un moment donné, apparaîtra sans doute un logo de la poste!»
Sans compter que le livre incriminé comporte une préface du conseiller fédéral en charge de la formation, conclut Christophe Darbellay.