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Lisa et Mia, les abricots descendant du luizet, lancés sur le marché

Après dix ans de recherches et de développement, Agroscope lance Lisa et Mia, deux nouveaux abricots conçus à partir du mythique prince du verger valaisan.

20 juil. 2018, 10:01
/ Màj. le 20 juil. 2018 à 11:28
Gérard Devènes donne un coup de main à la récolte de la variété Mia, dans les vergers de son fils Kilian à Fey/Nendaz.

Lisa a vu le jour grâce à un croisement bergarouge et luizet. Mia est le fruit de l’union de flame royal et du… luizet. Le programme de sélection d’Agroscope Conthey lance officiellement ce vendredi ces deux nouvelles variétés d’abricots sur un marché déjà bien fourni. Au point de faire un peu plus d’ombre au mythique luizet? «Notre travail sur les abricotiers n’a pas pour objectif de faire disparaître le luizet, mais au contraire d’offrir à ses côtés de nouvelles variétés complémentaires et mieux adaptées au goût et aux exigences du consommateur», se défend Danilo Christen, responsable du groupe de recherche en cultures fruitières à Agroscope.

C’est justement pour fournir aux producteurs valaisans – qui couvrent près de 95% du marché suisse de l’abricot – des variétés d’une haute qualité, résistantes aux maladies, mais aussi bien adaptées aux conditions locales que l’équipe Agroscope a développé durant près de dix ans ce programme de sélection sans renier le passé ou trahir le patrimoine. «Notre but était de garder les arômes puissants du luizet tout en atténuant ses défauts comme une hypersensibilité aux transports qui a conduit les grands distributeurs à bannir ce fruit de leur offre.»

Moins fragiles que le luizet

Descendants du vénérable luizet, Lisa – abricot d’un calibre moyen, bicolore orange-rouge présentant une bonne jutosité mais moyennement aromatisé – et Mia – avec un bon potentiel de production et la particularité de ne laisser apparaître aucune marque même après 50 mm de pluie – qui ont déjà mûri dans certains vergers comme à Fey par exemple, n’attendent ainsi qu’à fournir d'autres options aux producteurs de ce canton. «Lisa offre une résistance aux maladies incroyable qui peut en faire la référence pour la culture bio», souligne Gérard Devènes, ancien collaborateur d’Agroscope qui aide ces jours à récolter les premiers fruits de cette nouvelle variété dans l’un des vergers exploités par son fils Kilian. «C’est un peu comme une double paternité. Quelque part j’ai été le père de ces nouveaux abricots que mon fils a introduits sur le coteau de Nendaz.»

Plus rouge et sucré, Mia se rapproche un peu plus des qualités du luizet tout en ayant été débarrassé de certains de ses handicaps. «Il est incontestablement plus résistant et supporte bien les manipulations», apprécie en connaisseur le Nendard.  

Cinq mille croisements, des fleurs castrées pour être mieux pollinisées par des mains habiles tous les ans et près de dix ans de recherche ont été nécessaires à l’équipe d’Agroscope pour produire ces deux nouvelles variétés. «A partir de la troisième année, nous évaluons régulièrement l’aspect et le goût des fruits, ainsi que l’arbre et sa résistance aux maladies (moniliose, dépérissement des arbres fruitiers ou encore enroulement chlorotique).

Sélection drastique

«Sur les 1000 variétés plantées, 990 sont éliminées les cinq premières années.» Restent alors dix favoris qui seront greffés et qui pourront être produits comme dans la pratique. Aspect général, couleur, sensibilité aux maladies, résistance aux transports et manipulations: tous les critères sont alors pris en compte en plus de la saveur testée régulièrement par un collège de producteurs pour arriver à l’ultime sélection.

«Attention, nous sélectionnons que la variété qui sera supérieure aux standards actuels dans au moins deux domaines.» Lisa a par exemple obtenu une meilleure note de dégustation et de qualité que l’orangered et est en plus tolérante à la moniliose, alors que la saveur de Mia est mieux notée que celle d’un goldrich ou d’un bergeval (6,8 contre 5 et 6,4) tout comme son aspect (7,1 contre 4,8 et 6). «Et elle présente en plus une tolérance contre le dépérissement.»
 

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