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Lettre à nos aînés: "En période de coronavirus, c'est la moindre des choses que nous puissions faire"

Le rédacteur en chef du «Nouvelliste» Vincent Fragnière lance la série «Lettre à nos aînés» qui paraîtra chaque jour sur tous les supports du «Nouvelliste». Elle sera aussi lue chaque matin dans les EMS valaisans et à la RTS lors de la nouvelle émission «Porte-plume» de 11 heures à 11 h 30.

25 mars 2020, 05:30
Vincent Fragnière, rédacteur en chef du "Nouvelliste".

Chers aînés,

Vous écrire en cette période compliquée est la moindre des choses que nous puissions faire. Nous allons nous y mettre tous les jours tant que ce virus vous empêchera d’avoir une vie sociale normale. Tant que vous ne verrez vos familles que par Skype, par téléphone ou depuis votre fenêtre. Pour vous dire simplement que l’on pense à vous et que la solidarité intergénérationnelle n’est pas qu’une belle expression.

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Un soir sur trois, avec ma fille, je parle à mes parents âgés de 79 et 78 ans depuis le toit de leur cave, tandis qu’ils sont à la fenêtre de leur cuisine au 3e étage de la maison. Ils ont mis quelques jours à réaliser que leur vie était réellement en danger, qu’il ne fallait plus aller au magasin ni se rendre chez des voisins. Mais aujourd’hui, ils ont compris. Rester à la maison – mis à part une petite promenade quotidienne sur un chemin quasi abandonné — est devenu leur meilleur moyen de survie.

Reste désormais à gérer ce confinement, cette solitude à deux. Pas facile. Voire difficile. Mon père passe trop de temps à lire, à écouter ou à regarder les médias. Pour finir, il n’y comprend plus rien et croit que l’on va tous y passer. Je lui ai dit de se limiter au journal de la RTS, à celui de Canal9 et à l’interview quotidienne d’Eric Bonvin dans «Le Nouvelliste». Mais pour l’instant, il ne veut pas entendre. Il est devenu «média dépendant». Ma mère, elle, cumule la plupart des facteurs de risques décrits par les médecins. Mais elle est philosophe. Jamais lorsqu’elle a fait son infarctus à 40 ans, elle ne pensait pouvoir vivre encore quarante années de plus. Mais elle ne veut pas mourir. Nous non plus, avec ma sœur, on ne veut pas qu’elle meure. Et ils ne mourront pas.

Vous avez compris, depuis l’arrivée de ce corona machin, à quel point l’on tient à vous.
Vincent Fragnière, rédacteur en chef du Nouvelliste

Je vous ai parlé de mes parents parce que vous êtes presque toutes et tous les parents ou les grands-parents de quelqu’un. Et vous avez compris, depuis l’arrivée de ce corona machin, à quel point l’on tient à vous. Il a fallu ce virus venu d’Asie pour que ma visite bimensuelle se transforme en téléphone quotidien et en rencontre bihebdomadaire, à 10 mètres de distance.

Tous les enfants et les petits-enfants de la planète se battent aujourd’hui pour vous. Pour qu’il y ait le moins de morts possible. Demain, quand tout cela sera terminé, le plus dur sera peut-être de vous donner autant de preuves d’amour qu’aujourd’hui. 

 

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