Les Valaisans ont accepté dimanche à plus de 58% des économies d'une trentaine de millions de francs dans le budget cantonal 2015. Les mesures proposées par le gouvernement cantonal permettront d'éponger une partie du découvert des comptes 2013.
L'électorat valaisan a accepté ces économies par 58'804 voix contre 41'692, avec une participation 51,51%. Elles toucheront l'enseignement pour 3,2 millions de francs, ce volet ayant été l'élément déclencheur du référendum lancé par le syndicat de la fonction publique, la FMEP, appuyé par la gauche. Pour la FMEP, qui compte quelques 8000 membres, la mobilisation s'est étendue au-delà de ses rangs. Le résultat du jour ne constitue pas "la déculottée annoncée", selon le syndicat.
Ces économies se traduiront par une baisse de 5% des salaires des nouveaux enseignants durant la première année. La mesure est accompagnée d'une révision de certains horaires et d'une modification du système d'heures de décharge.
Geler l'épargne
Le paquet accepté permet de dégager annuellement 31 millions de francs sur une durée de trois ans. Le gel de l'alimentation de divers fonds d'épargne du canton apportera l'essentiel de cette somme: 23,4 millions de francs. Cette mesure est jugée indolore par le gouvernement.
Pour le solde, le gouvernement prévoit des recettes supplémentaires. Il ponctionnera davantage la Banque cantonale du Valais en prélevant une rémunération en échange de la garantie octroyée par l'Etat. Il augmentera aussi les tarifs de divers émoluments et actes administratifs.
Découverts à éponger
Le résultat du vote permet au Conseil d'Etat valaisan de soumettre en décembre au parlement cantonal le budget 2015 tel que prévu. Ce budget doit éponger une partie des découverts des comptes de fonctionnement et d'investissement 2013, s'élevant respectivement à 53 et 80 millions de francs environ.
Le gouvernement prévoit d'éponger l'entier de ces découverts en trois ans. Le Grand Conseil est divisé sur la durée de l'étalement de ces amortissements.
Ballon d'essai redouté
Lors de la campagne, la FMEP craignait aussi que ce premier paquet d'économies ne soit un ballon d'essai pour d'autres mesures budgétaires restrictives qui toucheraient directement les prestations de l'Etat, notamment dans l'enseignement, la santé ou la sécurité. Les référendaires avaient recueilli 9000 signatures en trois mois, alors que 3000 auraient suffi. Dans un communiqué diffusé vendredi, la FMEP mettait en garde contre le début d'une politique d'austérité, présentant le chiffre de 400 millions de francs d'économies prévues par l'Etat d'ici à la fin 2018.