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Les conditions de détention au Centre de Granges sont déplorables

La Commission de justice du Grand Conseil valaisan rend un rapport accablant sur les conditions de détention administrative à Granges.

29 août 2017, 15:47
/ Màj. le 29 août 2017 à 16:00
Une commission du Grand Conseil dénonce les conditions de détention au centre de Granges.

Un nouveau rapport vient illustrer les conditions régnant au centre de détention administrative de Granges. Il émane cette fois de la Commission de justice du Grand Conseil. Il sera traité lors de la session de septembre du Parlement cantonal valaisan.

>>A lire aussi: Amnesty et la Croix rouge dénoncent les conditions de détention à Granges

Hasard du calendrier, ce rapport arrive sur la table des députés alors que le Tribunal fédéral a donné raison à un Cap-Verdien, détenu à Granges.

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Des toilettes turques comme douche

Les députés qui ont visité le centre de Granges, après que neuf détenus déposent une pétition, constatent que les conditions de détention sont insalubres. Dans leur rapport, on peut lire: «les cellules, partagées par deux détenus, sont équipées de toilettes dites «turques», faisant également office de douches, non fermées.» Les commissaires constatent aussi que les détenus n’ont que très peu d’occupation.  Ils demandent aux responsables «d’être plus flexible en ce qui concerne les horaires d’utilisation du local de sport et des promenades et à chercher des solutions simples en vue d’occuper les détenus». La qualité des soins prodigués aux détenues est aussi critiquée. Autre point noté dans le rapport: le centre «est confronté à un problème de manque de personnel en matière de surveillance». La commission rappelle que «le Centre était initialement prévu pour des personnes devant y séjourner pour quelques jours seulement, alors qu’aujourd’hui certaines d’entre elles y restent des mois voire une année entière.»

Une question de choix politique

Présidente de la Commission de justice, Madeline Heiniger a visité le centre de détention de Granges à deux reprises. Elle déclare: «Les détenus administratifs vivent dans des conditions beaucoup moins bonnes que les détenus ordinaires.» En d’autres termes, les personnes qui sont détenues sans n’avoir rien à se reprocher et qui doivent simplement être renvoyées de Suisse vivent dans des conditions moins bonnes que ceux qui purgent une peine après avoir commis un délit.

La situation prévalant au centre de détention est un fait connu, puisque plusieurs rapports, dont un émanant de la commission nationale de prévention de la torture, ont été rendus. Un projet pour améliorer la situation a été réalisé, mais il est resté dans les cartons. Faute de moyens. «C’est un choix politique», lance Madeline Heiniger, qui reconnaît qu’engager de l’argent dans un centre de détention au moment où l’Etat est appelé à économiser dans des domaines sensibles «n’est pas très sexy».

Les députés se prononceront sur le rapport de la Commission de justice le 12 septembre.

>>A lire aussi: le rapport de la Commission de justice sur le centre de détention de Granges

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