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Les bourgeoisies en Valais, quésaco?

Le Viégeois Georges Schmid a été nommé président de la Fédération suisse des bourgeoisies samedi dernier. Mais les bourgeoisies, quésaco?

12 juin 2018, 17:01
Anniviers: une commune, six bourgeoisies

Le canton du Valais est composé de 126 communes et 141 bourgeoisies. Ces bourgeoisies subsistent parfois malgré les fusions – comme à Anniviers, où les villages de Chandolin, Saint-Luc, Ayer, Vissoie, Saint-Jean et Grimentz ont tous conservé leur bourgeoisie. 

Peu de Conseils bourgeoisiaux indépendants

Aujourd’hui, la loi cantonale sur les bourgeoisies leur confère des tâches spécifiques dont la plus importante est la gestion et l’entretien du patrimoine bourgeoisial. Ce dernier est souvent composé de forêts ou d’alpages, parfois de bâtisses ou d’immeubles locatifs et même, dans des cas particuliers, de remontées mécaniques, d’entreprises, d’hôtels ou de restaurants.

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Leur gestion se fait via un Conseil bourgeoisial de trois, cinq ou sept membres élus. Dans 92 des 141 bourgeoisies que dénombre le Valais, celui-ci se confond avec le Conseil municipal de la commune et une commission spécifique a été mise en place.

Un tournant au XIXe siècle 

Historiquement, leurs premières traces remontent au XIIIe siècle. «On ne sait pas à quelle époque exactement les bourgeoisies se sont développées, car les sources documentaires durant le Moyen-Age sont rares», explique la Haut-Valaisanne Franziska Ruff qui a publié une thèse de doctorat sur le sujet. «Il est possible qu’elles se soient développées à la base des structures de consortages, qui étaient répandues en Valais. Ces structures coopératives avaient surtout un but économique, notamment l’utilisation commune des terres.» 

 

«Les années 1800 sont marquées par une forte augmentation de la mobilité de la population. Les gens quittent de plus en plus leur région d’origine pour aller vivre ailleurs et perdent ainsi leur droit à la bourgeoisie.»
Franziska Ruff, auteure d'une thèse de doctorat sur les bourgeoisies valaisannes

 

C’est donc dès le XIIIe siècle que les premières sources sur les bourgeoisies sont connues. Celles-ci ajoutent une dimension politique à l’aspect économique des consortages en offrant aux bourgeois – et à eux uniquement – certains droits. Ainsi, la vie locale (sécurité, protection, ordre public, etc.) est régie par ces nouvelles entités. 

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Ces dernières continuent à se développer jusqu’au XIXe siècle. «Cette période est marquée par une forte augmentation de la mobilité de la population. Les gens quittent de plus en plus leur région d’origine pour aller vivre ailleurs», détaille Franziska Ruff.

Toujours moins de compétences 

Conséquence: ces personnes qui avaient changé de commune perdaient leur bourgeoisie et les droits politiques qui en découlaient. Deux révisions de la Constitution fédérale ont permis de modifier cela. En 1848, la liberté d’établissement d’un Suisse dans tout le pays est décrétée. De plus, en 1874, on accorde les mêmes droits civiques à tous les habitants ayant la nationalité suisse d’une même commune, indépendamment de son appartenance ou non à la bourgeoisie. 

C’est la naissance des communes municipales que l’on connaît aujourd’hui. «Depuis, les compétences des bourgeoisies n’ont cessé de se restreindre. En 2008, elles ont par exemple perdu leur devoir de validation des candidats à la naturalisation», rappelle Franziska Ruff.
 

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