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Le Valais renforce ses contrôles poids lourds sur l’axe du Simplon

Depuis début novembre, la police cantonale valaisanne a considérablement renforcé ses moyens pour surveiller le trafic poids lourds qui traverse l’axe du Simplon. A terme, le Valais veut multiplier par treize le nombre annuel d’heures de contrôles afin d’identifier un maximum de camions qui ne seraient pas aux normes.

16 nov. 2020, 17:05
La police cantonale va augmenter ses contrôles des camions au Simplon.

En ce lundi matin, peu de camions circulent sur la route internationale qui disparaît partiellement dans la brume. Mais, annuellement, ils sont quelque 90 000 véhicules à emprunter cette voie qui relie la Suisse à l’Italie et inversement.

«L’amélioration de la sécurité de ce col est une priorité», affirme devant les médias le commandant de police Christian Varone. Plusieurs accidents graves s’y sont déjà produits. Il n’y a eu que des dégâts matériels, «mais nous avons eu beaucoup de chance», ajoute-t-il.

Aucun autre col suisse n’enregistre moins d’accidents par rapport à son volume de trafic, selon l’Etat du Valais. Mais la sortie de route d’un camion-citerne en 2015 à Gamsen a montré qu’un seul accident peut avoir des conséquences dramatiques.

Car l’axe du Simplon est le seul col à ciel ouvert en Europe qui permet le transport de matières dangereuses. A Gamsen, le camion transportant un liquide inflammable et toxique était sorti de la route dans un virage et avait pris feu.

Le chauffeur et son véhicule contrôlés

Pour améliorer la sécurité, le Valais et la Confédération, qui ont collaboré à l’élaboration de la nouvelle stratégie cantonale, estiment qu’il faut renforcer les contrôles. Ainsi, depuis le début du mois de novembre, quatre policiers et un mécanicien, assignés uniquement à cette tâche, évoluent le long de la route du col, non loin de l’hospice du Simplon.

Ce lundi matin, plusieurs poids lourds sont déjà à l’arrêt. Les chauffeurs sont priés de montrer leurs permis et de se soumettre à un éthylotest. L’occasion aussi de vérifier le tachygraphe, sorte de boîte noire qui enregistre des données de conduite et sert à vérifier si les conducteurs ont bien pris leurs pauses réglementaires.

Pendant ce temps, c’est leur monture qui est inspectée: chargement, freins, pneus, poids de la charge. «Nous n’arriverons pas à contrôler tous les véhicules et tous les chauffeurs, mais le but est vraiment d’en identifier un maximum qui ne respecterait pas les règles», indique Frédéric Favre, conseiller d’Etat en charge du département de la sécurité.

Deux nouvelles infrastructures

S’il fallait chiffrer ce travail, la police cantonale détaille qu’elle souhaite atteindre les 8000 heures de contrôle de poids lourds sur l’année. En 2019, «avec les moyens à disposition» quelque 600 heures de vérifications et 21 gros contrôles en collaboration avec les douanes avaient pu être effectués. Cette année-là, un camion sur cinq n’était pas aux normes, relève Christian Varone.

Que se passe-t-il en cas d’irrégularité? «Dès qu’un collègue constate une infraction grave, le convoi est bloqué sur place», explique la police cantonale. Cet arrêt forcé dure alors le temps que le véhicule soit conforme. En règle générale, le chauffeur contacte son entreprise, qui se dépêche de trouver une solution.

Pour l’heure, les nouveaux agents effectuent des «contrôles volants», mais à terme ils disposeront de deux infrastructures fixes. La première à Gamsen est prévue pour juillet 2021, la seconde à Gondo pour octobre 2022. Tous les frais engendrés par cette nouvelle surveillance seront pris en charge par l’Office fédéral des routes (OFROU), sur la base d’une convention similaire à celle en vigueur pour le Centre de compétence du trafic lourd (CCTL) de Saint-Maurice.

Pas suffisant selon l’initiative des Alpes

L’initiative des Alpes se réjouit «que la police renforce enfin ses contrôles des poids lourds sur cet axe», mais estime que les mesures ne sont pas assez fortes. D’une part, elle plaide pour qu’un camion sur dix soit contrôlé au Simplon et sur les autres routes nationales de transit. Selon ses données, seuls environ 4% des poids lourds sont actuellement inspectés.

D’autre part, elle appelle à transférer tout transport de marchandises dangereuses de la route au rail, rappelant qu’il est déjà interdit sur les trois autres passages alpins. Continuer à les faire passer «par la route sinueuse du col du Simplon qui culmine à plus de 2000 m d’altitude» est «irresponsable» alors qu’une infrastructure ferroviaire existe et qu’elle pourrait être aménagée en conséquence, souligne l’initiative des Alpes.

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