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Le Valais prévoit de créer 97 places de prison supplémentaires

La stratégie pénitentiaire du Valais prévoit d’augmenter le nombre de places dans les établissements de Sion, de Crêtelongue et de Pramont pour 90 millions de francs, dont 60 à la charge du canton.

12 nov. 2018, 11:34
/ Màj. le 12 nov. 2018 à 17:31
Le site de Crêtelongue, vétuste et souvent critiqué, va subir une profonde transformation.

A terme, le Valais pourrait compter 365 places de détention dans ses prisons, soit 97 en plus qu’aujourd’hui. Le conseiller d’Etat Frédéric Favre a présenté lundi la stratégie pénitentiaire du canton à l’horizon 2030 avec le chef du service concerné, Georges Seewer. 80 emplois à plein temps pourront être créés.

Si le Valais se lance dans une refonte de ses prisons, c’est pour répondre à des besoins avérés, qui commencent à poser des problèmes. Par exemple, certains détenus demandent des indemnités en raison de leurs conditions de vie et des organismes de défense des droits de l’homme tapent régulièrement sur les doigts des autorités valaisannes. 

1. Les raisons des changements

«On ne veut pas développer les prisons, on veut rattraper les retards, comme nous l’avons fait à un certain moment pour la police ou pour l’informatique», commente Frédéric Favre conscient de s’attaquer à un dossier qui ne lui apportera pas une folle popularité: «Aucun politicien n’a été réélu parce qu’il a construit des prisons.»

Mais les changements deviennent inévitables. «On constate que les conditions de détention ne répondent pas toujours aux exigences, même si ces exigences ne sont pas fixées dans la loi, même si nous n’avons pas de Guantanamo ni de Club Med dans nos prisons.»
Certaines infrastructures sont dépassées. Par exemple, Crêtelongue existe depuis 1931.

2. Crêtelongue va être transformé

Au lieu des 53 places vétustes et sans sécurité actuelles à Crêtelongue, il est prévu de passer à 134 places: 80 places pour l’exécution de peine pour des détenus masculins et 24 places pour hommes et femmes dans un bâtiment annexe à construire.

A terme, Crêtelongue devrait aussi accueillir un nouveau centre permettant de recevoir 30 hommes devant subir des mesures thérapeutiques. «Les juges prononcent de plus en plus de mesures et nous n’avons pas d’établissements en Valais pour qu’elles soient réalisées», explique Georges Seewer.

3. Les autres prisons changent aussi

La prison de Sion va passer de 144 places à 152 et devrait aussi pouvoir détenir des femmes. Un bâtiment sera construit au cœur de la prison actuelle. Un système de vidéocomparution sera mis en place, ce qui évitera les va-et-vient pour amener les prisonniers devant le Ministère public.

Le centre éducatif fermé pour mineurs et jeunes adultes de Pramont devrait passer de 33 à 51 places.
La prison de Brigue sera maintenue dans son état actuel, mais les femmes seront transférées à Sion. La prison de Martigny quant à elle sera définitivement abandonnée.

4. Le calendrier

Chaque projet pénitentiaire sera présenté de manière séparée au Conseil d’Etat et au Grand Conseil. Tout n’est pas figé. «C’est une vision, elle est évolutive», précise Frédéric Favre. L’évolution du concept dépend de nombreux éléments, notamment de ce qui va se faire dans les autres cantons romands avec lesquels le Valais collabore.

Au début 2019, la première phase devrait être présentée au Conseil d’Etat et au Grand Conseil. Le calendrier de mise en œuvre de ces changements donne la priorité à la réaffectation de Crêtelongue. Suivront, ensemble, la prison de Sion et la réorganisation du centre LMC de Granges. Le centre pour les mesures thérapeutiques suivra. Le réaménagement de Pramont constitue la dernière étape prévue.

5. Ce que ça va coûter

L’adaptation de la prison de Sion et des établissements de Crêtelongue et de Pramont coûtera 90 millions, dont 58,5 seront à la charge du canton.

En plus des coûts de construction, l’augmentation du nombre de places de détention demandera aussi plus de personnel: l’équivalent de 80 postes à plein temps.

Difficile de savoir ce que cela va coûter au Valais. Parce qu’un tiers des places dans les établissements valaisans sont occupées par des détenus provenant d’autres cantons, lesquels paient les frais au prix coûtant. Et aussi parce que des Valaisans doivent aujourd’hui être détenus à l’extérieur du canton, détention qui est facturée au canton. Si de nouvelles places sont créées en Valais, cette facture sera simplement transférée, sans gros changement pour le budget de l’Etat.


 

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