Il venait de fêter, le mois dernier, son 108e anniversaire. Admis dans un EMS l’an passé avec son épouse, Félix Sierro était le doyen du Valais. Atteint dans sa santé, il avait quitté à contrecœur son domicile du centre-ville. Mais si un problème de vue l’empêchait de voir le visage de ses arrière-petits-enfants, sa tête était encore bien claire.
Histoire d’entretenir son acuité intellectuelle, Félix Sierro avait pris l’habitude d’élaborer maximes et réflexions. Et ne manquait pas avec son épouse, de 13 ans sa cadette, d’évoquer de doux souvenirs.
«Ma femme me raconte ce qui se dit dans le journal. Mais je ne comprends pas grand-chose à la politique. Le monde est tellement bouleversé», avouait-il à la journaliste venue le voir à son arrivée au home. Tout en évoquant avec nostalgie ces petits plaisirs dont la vieillesse le privait, comme «ce mets alsacien à base de séré maigre, d’ail,...