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Sécheresse: le Valais agricole moins menacé que la Suisse alémanique

Les alpages valaisans n’ont pas besoin d’être ravitaillés en eau par les airs. Par contre, certains d’entre eux vont devoir raccourcir leur saison d’estivage. En plaine, la récolte de fourrage laisse à désirer.

03 août 2018, 18:01
En Valais, l’hélicoptère n’est pas encore nécessaire pour aller abreuver le bétail, contrairement à ce qui se passe dans l’est du pays.

Des vaches ravitaillées en eau dans leurs alpages par hélicoptère? Si cette situation devient réalité dans l’est de la Suisse en raison de la canicule qui perdure, le Valais n’en est pas encore là. Par contre, le canton risque de manquer de fourrage en altitude. Certaines bêtes devront quitter les alpages plus tôt. Dans les vallées, l’herbe a tendance à manquer aussi. Ce cumul de situations peut créer des problèmes pour certains éleveurs.

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Assez d’eau pour l’instant

«Nous n’avons pas de souci d’eau. Heureusement, il y a eu beaucoup de neige cet hiver, ce qui a alimenté la nappe phréatique», se réjouit Jean-Roger Mudry, responsable de l’alpage de Merdechon, sur les hauts de Crans-Montana. Pas plus de souci chez son voisin Stéphane Robyr à l’alpage de Corbyre. A l’alpage du Tronc, situé lui sur les hauts de Vollèges, la situation est bonne, grâce à l’eau d’irrigation. Ce sont les torrents d’altitude bien alimentés par la fonte qui sauvent l’alpage bagnard de Sery, pour l’instant. L’alpage contheysan de Pointet a lui bénéficié de gros orages provenant de l’Oberland bernois. Dans le Chablais, «nous bénéficions de la présence de nombreuses sources», se réjouit Guy-Noël Bellon à La Chaux.

La situation n’est donc pas encore catastrophique dans les alpages valaisans, mais si le manque de précipitations persiste dans les prochains jours, certains manqueront d’herbe. «On perdra entre une semaine et dix jours d’herbage», estime le patron de l’alpage du Tronc, Sébastien Sauthier. Son collègue de l’alpage du Larzey sur Sembrancher, Samuel Terrettaz, a fait son calcul: «D’habitude, les bêtes peuvent rester à l’alpage jusqu’au 20 septembre. Cette année, elles risquent de descendre le 10 déjà.»

L’ultimatum du 15 août

Dans les vallées, le fourrage sera moins abondant que d’ordinaire. «Nous n’avons pas beaucoup de regain (la deuxième fauche)», constate Stéphane Pillet de Vétroz, qui déplore aussi une production de maïs en diminution. Pour Samuel Terrettaz, la situation paraît moins rose encore: «Ce sera difficile pour les regains là où l’on ne peut pas arroser en suffisance.»

Willy Giroud, président de la Chambre valaisanne d’agriculture, résume la situation: «Si avant le 15 août nous n’avons pas de pluies conséquentes, ça sera vraiment problématique. Il n’y aura pas de reprise et pas de pâtures pour l’automne.» En d’autres termes, il y aura moins de production de fourrage et les bêtes ne pourront pas pâturer aussi longtemps que d’habitude à leur retour de l’alpage.

«Il va me manquer un mois de fourrage», calcule Samuel Terrettaz, qui avait déjà dû faire avec un manque de fourrage l’année passée, en raison du gel. Si les conditions météo ne changent pas, malgré tous ses efforts, il devra songer à réduire la taille de son troupeau. Le cœur gros.
 

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