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Le Valais aura une seule unité de prévention contre les avalanches et les éboulements

Une nouvelle section des dangers naturels sera créée le 1er janvier 2018 à l'Etat du Valais. Plusieurs compétences seront réunies sous un même toit.

05 sept. 2017, 15:31
Le géologue cantonal Raphaël Mayoraz, sur le glacier Bonnard bardé de GPS et instruments de mesures, sera en charge de la nouvelle unité de prévention contre les dangers naturels.

Ils luttaient contre les caprices de dame nature en ordre dispersé. Ils feront bientôt front commun. «Ils», ce sont les différents corps de métier engagés dans la surveillance du territoire en matière de risques. Jusqu’à aujourd’hui, la gestion cantonale des dangers naturels était éclatée dans plusieurs officines de l’Etat du Valais. Dès le 1er janvier 2018, la prévention liée aux avalanches, aux crues ou aux mouvements géologiques se concentrera dans une seule et même section de l’administration cantonale.

Pour expliquer cette décision d’unification, le Conseiller d’Etat Jacques Melly prend une image: «Le Valais est un appartement témoin de tous les dangers présents en Europe. L’idée de regroupement a donc germé au fil du temps. Il y a une vraie logique dans la lutte contre les dangers naturels».

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Des dangers multiples, une seule section de prévention

Actuellement, le géologue cantonal Raphaël Mayoraz est intégré à une section qui dépend de Vincent Pellissier, le chef de l’immense service de la mobilité appartenant au Département que dirige Jacques Melly. Cette section est chargée de la surveillance des points chauds du canton en matière de mouvements de terrain ou de risques hydrologiques. De son côté, Pascal Stoebener, chef de la section des dangers naturels, dépend d’Olivier Guex, responsable du service des forêts, des cours d’eau et du paysage. Cette unité est impliquée dans la gestion de projets en termes administratif et technique pour les ouvrages de défense, notamment contre les avalanches.

Dès l’année prochaine, 11 collaborateurs du Service de la mobilité rejoindront donc la nouvelle section du service des forêts, des cours d’eau et du paysage afin de créer un véritable centre de compétence. L’unité créée sera composée de 17 spécialistes des dangers naturels dans les domaines hydrologiques, géologiques, nivologiques et glaciaires. La personne en charge de cette section sera Raphaël Mayoraz, l’actuel géologue cantonal.

L’objectif est «d’harmoniser et d’optimiser les procédures et ressources dédiées à la protection des personnes et des biens sur notre territoire», explique son supérieur Olivier Guex. Constat identique du chef du service de la mobilité, Vincent Pellissier, qui «lâche» certains de ses spécialistes. «Cette démarche fait sens en termes de rééquilibrage des services, de processus, de cohérence des métiers et, finalement, dans l’intérêt du canton.»

L’héritage de deux hommes forts

De là à dire que tout le système était basé sur des gens à fortes compétences, loin de la qualité des procédures, est un pas que l’on franchit. Ou non. Mais la situation atypique d’aujourd’hui est l’héritage d’un passé où deux fortes personnalités aux grandes compétences ont chacune dirigé leur section durant près de trente ans. L’emblématique Charly Wuilloud, spécialiste des dangers naturels et fin connaisseurs de la montagne, avait comme domaine de prédilection les avalanches et les ouvrages de protection.

Jean-Daniel Rouiller, géologue cantonal, connaissait les glissements de terrain, les instabilités de falaises ou les mouvements de glaciers comme sa poche. On devine aisément que les chevauchements de compétences, pour ne pas dire la concurrence en termes d’influence sur les prises de décision, par exemple dans la réalisation d’un dépotoir valable pour les avalanches et les laves torrentielles, aient pu créer des remous.

Les améliorations attendues

Mais c’est désormais de l’histoire ancienne. Le regroupement des personnes en charge des diverses thématiques liées aux dangers naturels sous un même toit permettra, dans une perspective globale, d’éviter les analyses sectorielles. «Les rôles et responsabilités seront clarifiées, tant vis-à-vis des communes que de la Confédération. Les procédures, lorsque plusieurs types de dangers entrent en considération, seront optimisées et coordonnées de manière adéquate», espère Olivier Guex.

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