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Le Valais aura aussi sa «plastic attack» samedi

Le 2 juin, des clients de grandes surfaces vont déballer leurs produits directement en magasin. Deux enseignes sont plus particulièrement visées à Sion. Les commerçants se préparent à faire face à cette opération qui vise une prise de conscience face au suremballage.

30 mai 2018, 17:01
Des consommateurs vont enlever les emballages des produits achetés et les laisser en magasin samedi lors d'une "plastic attack".

Samedi 2 juin, l’Europe vivra à l’heure de la «plastic attack». Le Valais connaîtra aussi cette action de déballage des produits directement en magasin.

Migros et Coop visés

«Montrons que nous ne sommes pas d'accord avec le plastique inutile des rayons de supermarché!» peut-on lire sur la page Facebook de l’événement valaisan en guise d’explication de la démarche. A Sion, ce sont les plus grandes surfaces, Migros et Coop, qui seront visées en premier lieu. Aucun grabuge n’est prévu. «Je pense que le manifestant type est une maman de 40-45 ans», assure Matthieu Vuille, créateur de l’événement sur les réseaux sociaux.

Des caddies pour déballer ses courses

Du côté des supermarchés valaisans, la «plastic attack» n’est pas vue d’un mauvais œil. Président de Trade Valais, l’association regroupant les grands magasins, Franck Truchot déclare être «ouvert au dialogue».

Pour que tout se passe au mieux samedi, les grands commerces mettront des caddies à disposition de ceux qui veulent déballer leurs courses sur place, en espérant que cela permette à la manifestation de protestation de se dérouler «sans perturber la clientèle habituelle».

Cette manière de permettre aux clients de laisser sur place leurs emballages ne se limite pas à samedi, comme le rappelle Max Alter, directeur de Migros Valais. «Derrière les caisses de nos magasins, nous avons deux poubelles, une pour le carton et une pour le plastique.»

Suremballage en question

Franck Truchot, et avec lui les grands commerces, se disent «conscients du problème du suremballage». Conscients et actifs: «Nous essayons de les réduire. Nous avons effectué plusieurs pas dans ce sens, par exemple en supprimant les sacs plastiques gratuits. Nous cherchons aussi des solutions en passant à des emballages en carton pour le bio.» Max Alter rappelle toutefois que «l’emballage joue un rôle protecteur» pour les produits.

Chargée de communication de Migros Valais, Mélanie Zuber donne toute une liste d’exemples concrets de réduction d’emballage. Ainsi, la modification de la forme des bouteilles des eaux minérales Aproz, a permis de diminuer de 10% l’emballage, ce qui équivaut à une baisse de 71 tonnes de matériau par an. L’amincissement des feuilles de plastique entourant la volaille ou la charcuterie a permis de réduire l’utilisation de plastique de 75 tonnes par an.

Matthieu Vuille a un autre regard sur les rayons. «Partout où il y a des actions, c’est suremballé. Ce plastique n’apporte rien aux produits, il n’a d’autre but que de vendre plus et plus vite.»

Déballage avec la taxe au sac

Les Valaisans n’ont pas attendu la «plastic attack» pour laisser leurs emballages dans les magasins. L’introduction dans la partie francophone du canton de la taxe au sac au début 2018 a déjà modifié l’habitude de certains consommateurs, comme l’explique Max Alter: «Dans un premier temps, certains clients ont laissé leurs emballages en magasin. Ensuite, la psychose entourant la taxe au sac est retombée et l’intensité du phénomène a diminué. Mais il y a plus d’emballages laissés en magasin aujourd’hui qu’avant l’introduction de la taxe.» Ce déballage ne dérange pas le patron de Migros Valais. Par contre, un phénomène d’incivilité l’agace plus: «Les poubelles situées dans nos parkings sont prises par certains pour des décharges publiques.»

Pas une massive attaque

Reste à savoir l’ampleur que prendra la «plastic attack» valaisanne. Si l’on se réfère à Facebook, le phénomène ne s’apparente pas à une massive attaque, puisque moins de 200 personnes ont annoncé leur participation alors que près de 700 autres se disent intéressées. «C’est déjà beaucoup», estime Matthieu Vuille, qui agit à titre privé, même s’il a créé cette année une entreprise de récupération d’emballage à domicile. «Le but est que cela soit relayé sur les réseaux sociaux et dans les médias» pour qu’il y ait une prise de conscience.
 

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