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Le Tribunal cantonal valaisan prié de confirmer la peine de sept ans infligée à l’agresseur à la hache de Martigny

Le Tribunal cantonal est prié de confirmer la peine de sept ans de prison prononcée en première instance à l’encontre de l’agresseur à la hache de Martigny. Un accusé pourtant acquitté par cette même cour en 2017.

10 oct. 2018, 11:33
L'agresseur à la hache de Martigny s'est retrouvé ce mardi devant le Tribunal cantonal, vingt mois après avoir été acquitté par cette même cour.

Un soupir à peine perceptible, suivi d’un haussement d’épaules furtif! Plus de cinquante mois après avoir reçu treize coups de hache sur la tête et avoir été laissée pour morte le long d’un chemin forestier tracé à l’arrière du cimetière de Martigny, la victime de l’agresseur à la hache est restée digne et sobre au moment d’affronter le regard de son bourreau. Même au plus fort des dénégations de ce trentenaire trinational (français, néerlandais et américain) qui est revenu ce mercredi devant le Tribunal cantonal pour clamer son innocence et annoncer qu’il continuera de le faire devant les plus hautes instances européennes.

Quelle peine pour le coupable?

Aujourd’hui, le juge Jérôme Emonet et ses assesseurs Thierry Schnyder et Lionel Seeberger doivent se prononcer sur la quotité de la peine à infliger à cet homme car sa culpabilité ne peut plus être contestée depuis que le Tribunal fédéral a rendu un arrêt sans équivoque. Au moment de statuer sur les recours déposés tant par le Ministère public valaisan que par le défenseur de la victime, Me Léonard Bender, contre la décision d’acquittement rendue par le Tribunal cantonal en janvier 2017 (voir encadré), les juges de Mon-Repos avaient sommé le TC de rendre une nouvelle décision qui tienne compte du fait que «l’intimé est bien la personne ayant assailli la recourante» 

Le procureur Grégoire Comtesse a donc eu beau jeu pour demander au Tribunal cantonal de confirmer la peine de sept ans prononcée en première instance par le Tribunal de Martigny. Pour lui, le doute avancé par le TC pour acquitter le prévenu n’existe pas. «Il a fait preuve de sang-froid et d’un égoïsme redoutable en choisissant au hasard une victime plus faible que lui. Il n’a manifesté aucun regret, ni compassion et n’a jamais pris conscience de la gravité de ses actes.

 Le défenseur de la victime, Me Léonard Bender, partage la même conviction tout en se réjouissant de voir l’honorabilité de sa cliente être réhabilitée. «Elle a reconnu l’agresseur à plusieurs reprises et selon des méthodes différentes. En émettant des doutes sur ses témoignages et en acquittant le prévenu, le Tribunal cantonal lui avait dénié sa qualité. Mais ma cliente n’est pas une vieille dame qui radote. Le TF a démontré que son témoignage avait le poids de la pertinence et de la crédibilité.» 

La victime confirme

«Il peut dire ce qu’il veut. Je sais que c’est lui», maintient pour sa part la retraitée aujourd’hui âgée de 82 ans et qui a fait fi de son âge et de la charge émotionnelle pour revenir faire face à son agresseur. Et pour confirmer une fois de plus que c’est bien cet homme qui a failli lui enlever la vie un jour de juillet 2014. «Sans l’intervention providentielle d’un joggeur, ma cliente se serait vidée de son sang», confirme son défenseur Me Léonard Bender. 

Une version contestée par le défenseur de l’accusé. «Consterné» par la décision du TF qui ne lui laisse «pas de marge de manœuvre», Me Vincent Hertig a dû se contenter de mettre en doute la qualification de tentative d’homicide. «Un homme de 1 m 80 aurait pu tuer une retraitée d’un seul coup de hache.» Selon Me Hertig, le fait qu’il en ait donné treize et provoqué des lésions «légères» tendrait à démontrer que l’auteur n’avait pas l’intention de tuer sa victime, mais de la mutiler. Et le défenseur de s’en remettre à la clémence du Tribunal cantonal.
Le Tribunal cantonal rendra son nouveau verdict ultérieurement.
 

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