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Guerre à la piscine: le Tribunal cantonal classe une affaire de discrimination raciale

Une femme suisse alémanique était accusée par un juif orthodoxe de l’avoir traité de «cochon de juif». Le Tribunal a estimé que le plaignant n’était pas assez crédible.

14 juin 2019, 18:00
L'affaire a été jugée par le Tribunal cantonal.

L’affaire se passe dans la piscine des apparts hôtels du Monte Rosa à Täsch en 2014. La propriétaire d’un appartement s’approche de la piscine occupée par un groupe de touristes juifs orthodoxes. Selon l’acte d’accusation du ministère public de Viège, l’organisateur du voyage et la propriétaire entre en conflit au sujet de l’occupation de la piscine. Le juif orthodoxe finit par porter plainte contre la propriétaire, l’accusant de l’avoir traité de «sale juif» et que les «cochons de juifs» devaient quitter les lieux.

L’affaire se déroule sur fond de conflit précédent entre certaines des personnes concernées, des tensions autour de l’utilisation de l’entrée du bâtiment encombrée par le groupe ou encore de l’utilisation de l’ascenseur. Elle avait été classée par le Tribunal de district mais le ministère public de Viège a fait recours contre cette décision. Aujourd’hui, il perd une seconde fois devant le Tribunal cantonal.

Le juge, Thierry Schnyder, a estimé qu’il subsistait un doute sur le déroulement des faits. Les déclarations du plaignant sont factuellement différentes d’un interrogatoire à l’autre. Son témoignage diffère aussi grandement de ceux des autres personnes interrogées. «Selon le principe «in dubio pro reo», la personne accusée d’une infraction pénale est considérée comme innocente jusqu’à preuve du contraire», écrit-il dans son jugement. Au moment où les insultes auraient été proférées, les deux protagonistes étaient seuls. Et enfin, il existe une «possibilité que les protagonistes allemands, anglais et alémaniques se soient mal compris, l’accusée s’étant exprimée en dialecte», estime Thierry Schnyder. Pour lui, les exigences des propriétaires qui souhaitent que le groupe de touristes sortent de la piscine ne sont «pas nécessairement d’origine raciale, mais peuvent avoir été causées par des litiges avec la direction de l’établissement ou la société exploitante».

Les affaires de discrimination raciale sont plutôt rares au Tribunal cantonal. Cette affaire était la première de ce type dans la carrière du juge Thierry Schnyder. Mais il devra en juger encore deux autres cette année.
 

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