Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le sondage des médias valaisans confirme la division du canton sur Sion 2026

Selon un sondage exclusif commandé conjointement par «Le Nouvelliste», Canal 9, Rhône FM, Radio Chablais et le «Walliser Bote», les Valaisans sont plus divisés que jamais sur les Jeux. 47% disent qu’ils voteront non le 10 juin, 46%, oui. 7% d’indécis restent à prendre.

04 mai 2018, 16:59
Olympic rings are covered with fresh snow at the Phoenix Snow Park as preparations continue for the 2018 Winter Olympics in Pyeongchang, South Korea, Saturday, Feb. 3, 2018. The venue will host freestyle skiing and snowboarding events. (AP Photo/Charlie Riedel)

C’est serré. Très, très serré. A moins de 40 jours de la votation sur les Jeux olympiques, le sondage effectué pour le compte du «Nouvelliste» et de quatre autres médias valaisans par MIS Trend révèle que notre canton est véritablement divisé sur le sujet.

La prise de température démontre que la campagne divise le Valais et vient corroborer l’impression générale qui a cours depuis plusieurs semaines. 35% des 1036 Valaisans interrogés assurent qu’ils déposeront un non dans l’urne le 10 juin, contre 31% un oui. Ils sont 12% à se dire plutôt défavorables aux Jeux olympiques et 15% à dire qu’ils pourraient accepter. 7% n’ont pas encore d’avis. Tout se jouerait donc à 1% minuscule, d’ailleurs inférieur à la marge d’erreur du sondage de + ou - 3%. 

 

Fiche technique
Ce sondage a été réalisé par MIS Trend entre le 13 et le 19 avril 2018 auprès de 1036 Valaisans consultés par Internet et par téléphone dans les deux régions linguistiques du canton. La marge d’erreur est de ± 3%.

 

Hors norme, même au niveau du sondage

La campagne en vue du 10 juin est hors norme tant elle passionne, fait causer, débattre et surtout se confronter les Valaisans. Et ce côté exceptionnel se retrouve jusque dans le sondage. «C’est assez rare de voir des résultats si tranchés, commente Mathias Humery, de MIS Trend. C’est tout aussi étonnant de voir que les plutôt pour et les plutôt contre sont également au coude à coude.» La différence d’un petit pour cent laisse ouverts tous les scénarios en vue du 10 juin.

 

L'inquiétude porte sur le budget, or nous sommes en train de limiter les risques"
Frédéric Favre, conseiller d'Etat

 

«Ce que l’on peut affirmer toutefois, c’est que les sondés font plutôt confiance au comité de candidature et à l’information qu’il dispense. S’ils font leur boulot, les partisans ont une chance de convaincre une majorité. D’ailleurs, les sondés qui ont confié être passés du non au oui ces dernières semaines, expliquent que c’est en s’informant qu’ils sont finalement passés dans le camp des partisans», décrit le responsable du sondage.

Seuls 7 % à prendre

La marge de progression, que ce soit du côté des promoteurs du projet que de celui de ses détracteurs semble bien mince puisque seuls 7% des personnes interrogées sont réellement indécises et donc à «prendre». «A nous désormais de nous mobiliser pour qu’ils disent non. Nous devons insister sur le danger financier de ces Jeux, malgré la campagne de matraquage des pro-JO à laquelle nous asssistons», réagit Thierry Largey, le député vert au front des représentants du non. «Heureusement ce sondage ne reflète pas le déséquilibre de cette campagne où le rapport financier est de 1/100, ils ont 9 millions et nous 90000 francs. Avec cette force-là, le résultat du sondage devrait être de 80% de oui contre 20% de non», analyse l’écologiste.

La peur du budget

Et de gros sous, il en est justement question dans le sondage aussi, puisque c’est surtout la crainte de payer trop cher et trop longtemps pour cette grande fête qui dissuade une partie des Valaisans de sauter le pas. D’ailleurs, qu’ils soient favorables ou non, 40% des sondés craignent que le budget ne soit pas respecté.

«Cette inquiétude est saine. Mais nous sommes en train de trouver une solution pour diminuer les risques financiers, notamment via le contrat de ville-hôte», annonce le conseiller d’Etat Frédéric Favre qui estime que cette nouvelle avancée pourrait finir de convaincre les plus récalcitrants. «Nous sommes sur un bon trend, car au fil des jours beaucoup de questions trouvent des réponses concrètes dans cette campagne», estime encore celui qui est aussi vice-président du comité de candidature.

Le non de ceux qui votent

Pas de  grosse fissure entre les régions linguistiques – même si le Haut-Valais s’affiche un poil plus favorable. Les différences sont par contre plus notables entre les générations.  Les plus fervents partisans de Sion 2026 ont plus de 75 ans (52% d’avis favorable). Si les 18-29 ans se montrent très partagés (45% de oui contre 48% de non), les 45-74 ans voteraient pour l’instant non le 10 juin. Une tendance dangereuse pour les porteurs du projet puisque c’est bel et bien cette population-là qui se rend habituellement aux urnes.

 

Ce sondage ne reflète en tout cas pas le déséquilibre de la campagne"
Thierry Largey, député Vert

 

Alors que les femmes se montrent un peu plus perplexes que les hommes, c’est aussi la division entre la gauche et la droite qui transpire de cette prise de température. 57% des sondés qui se réclament d’un parti de droite ou du centre sont prêts à déposer un oui dans l’urne (quand bien même une partie de l’UDC s’engage pour un non). Seuls 37% des partisans de gauche s’apprêteraient à faire de même. Pour les pro-JO, c’est surtout l’espoir de gagner en visibilité pour la région ou encore celui de relancer le tourisme qui les incite à oser les Jeux.

Sion et Monthey plus frileux 

Enfin, les districts de Sion et de Monthey sont moins favorables aux JO que les autres. «Les Sédunois craignent peut-être de devoir payer davantage que les autres, quant aux habitants de Monthey, c’est clairement la non-assurance d’accueillir des compétitions qui explique ce résultat», ajoute Mathias Humery qui précise que ces coups de sonde au niveau des régions n’ont pas valeur de réelles tendances car le nombre de personnes interrogées dans chaque district n’est pas suffisamment représentatif .

Reste que le sondage a été réalisé avant l’annonce de probables joutes à Champéry. Et avant la distribution du livre tous ménages de Christian Constantin. Deux éléments de campagne qui peuvent peser dans ce dernier sprint final où chaque soubresaut est susceptible de faire pencher le Valais du côté du oui, ou du non.

 

1. Les craintes et les espoirs des Valaisans

29% croient au coup de pub, 40% ont peur de la dette

 

 

C’est le nerf de la guerre depuis le début de la campagne: l’argent. Et si les Valaisans qui courent les débats commencent à se lasser d’entendre parler budget, c’est pourtant sur ce point que les citoyens attendent encore des éclaircissements. 40% des sondés, qu’ils soient pour ou contre les JO, ont des craintes face à la dette que pourrait engendrer la manifestation.

 

Si les Suisses n'arrivent pas à tenir un budget, alors qui peut le faire?"
Serge Métrailler, président du PDCVr

 

«Ces interrogations sont légitimes et il faut y répondre. Mais si les Suisses n’arrivent pas à tenir un budget, alors qui peut le faire?» questionne Serge Métrailler, le président du PDCVr. Dans le rang des désavantages des JO, l’impact écologique ne préoccupe que 10% des sondés, alors que 15% d’entre eux croient encore que Sion 2026 laissera des constructions inutiles à la génération future. Et cela, quand bien même le projet est estampillé zéro nouvelles infrastructures. Dans la colonne des points positifs, 29% des personnes interrogées croient que Sion 2026 donnera une renommée mondiale à notre canton et 27% imaginent que cette opération marketing aura des effets bénéfiques sur le tourisme. Seuls 5% des sondés voient dans les Jeux un événement fédérateur pour le canton et 7% une opportunité de créer des places de travail, alors que les promoteurs du projet en promettent 6000.


2. Le qui vote quoi du sondage

Les femmes moins fans, les 75+ champions du oui 

 

 

Si les Jeux olmpiques ne divisent par le Valais francophone (44% de oui) et germanophone (48%), ils marquent une claire différence de sensibilités entre hommes et femmes. Les Valaisans sont 51% à se positionner dans le camp du oui, alors que les Valaisannes ne sont que 41% à les rejoindre sur ce terrain-là.”C’est un peu le cliché du mec qui boit sa bière devant la descente. Mais je crois aussi que les femmes ont une vision beaucoup plus à long terme et qu’elles réfléchissent davantage à l’intérêt général» commente Barbara Lanthemann, la présidente du PSVR.

 

C'est le cliché du mec qui se réjouit de regarder la télé une bière à la main"
Barbara Lanthemann, présidente du PSVR

 

Etonné par cette différence, René Constantin, patron du PLR prévoit de mandater les femmes de son parti pour qu’elles lancent discussions et débats autour d’elles. Le soutien à Sion 2026 varie également selon l’âge des sondés. Les 18-29 ans sont 45% à croire au projet. «Les jeunes sont aussi les moins informés», déclare René Constantin pour expliquer cet intérêt modéré. Plus étonnant, ce sont les 75 ans et plus qui sont les plus fervents défenseurs des Jeux avec 52% d’avis favorables. «Ce sont les personnes qui sont encore le plus marquées par la vieille politique qui préconise de faire du fric et de développer le tourisme à tout prix. C’est aussi ceux qui ont dit déjé dit oui par le passé et qui ne paieront pas». analyse Barbara Lanthemann.

 

3. Les Valaisans ne font pas confiance au cio. Même ceux qui sont informés et prévoient de voter oui

Les Valaisans n’ont pas confiance dans le CIO. Deux tiers des sondés se méfient de l’institution olympique. Ils ne sont que 6% à accorder du crédit à l’organisation dirigée par Thomas Bach. Même les personnes qui voteront pour Sion 2026 émettent des doutes sur le sujet. 36% ne font pas vraiment confiance et 12% pas du tout. Du côté des citoyens qui s’estiment bien informés, deux tiers des participants ont des doutes.

 

Le CIO a rompu avec le passé grâce à l’agenda 2020"
Mark Adams, chef communication du CIO

 

Mark Adams, chef communication du CIO, encaisse le coup et se veut rassurant: «Le CIO a rompu avec le passé grâce à l’agenda 2020, une «nouvelle norme» qui est beaucoup plus transparente et plus souple. Pour les candidats, l’accent est placé sur les installations existantes et temporaires. Pour 2024 et 2028, plus de 90% des infrastructures entrent dans ces critères. Le modèle financier a changé avec des coûts réduits et une augmentation de la contribution du CIO.» Tony Estanguet, président du COJO de Paris 2024, va dans ce sens: «Certains élus voulaient en profiter pour rénover des installations, c’est le CIO qui les a mis en garde. Ils nous ont aussi suggéré de profiter d’une installation distante de 200 km plutôt que de bâtir une nouvelle.» Eric Garcetti, maire de Los Angeles qui accueillera les JO en 2028, parle lui d’un processus clair et précis qui bénéfice à toutes les villes.

 

 

4. Les personnes qui s’informent ou suivent une séance ont tendance à basculer dans le camp du oui

Ils ne sont que 8% à avoir changé d’avis depuis le début de la campagne. Interrogées sur leurs motivations, 39% des personnes annoncent avoir modifié leur intention de vote car elles étaient mieux informées sur le sujet ou qu’elles avaient participé aux séances d’information. Sur ces 39%, 87% voteront favorablement à Sion 2026. Cette tendance n’effraie pas les opposants. «Lorsque l’on voit la disproportion des moyens et à quel point les promoteurs et la majorité de la classe politique ont sillonné le canton et que malgré tout le non l’emporte, je suis satisfait et serein. La suite de la campagne ne nous fait absolument pas peur car la confiance et l’enthousiasme ne se décrètent pas en quatre semaines. Actuellement, nous n’avons été actifs que sur les réseaux sociaux. Nous allons aussi passer la deuxième vitesse et nous lancer dans la dernière ligne droite. Affiches, flyers et tous ménages vont arriver très bientôt.» 

 

La suite de la campagne ne nous fait absolument pas peur"
Jean-Pascal Fournier, président des Verts

 

Parmi les autres éléments qui ont incité les sondés à changer d’avis, l’affaire de la fermeture du domaine de Crans-Montana ne pèse que 4% (qui ont basculé dans le camp du non). Les personnes écartées du projet, on pense notamment à un certain Christian Constantin, ont incité 3% des sondés à opter finalement pour le oui.

 


 

En savoir plus : Découvrez les résultats détaillés du sondage

En savoir plus : Le site de Radio Chablais

En savoir plus : Le site de Rhône FM

En savoir plus : Le site du Walliser Bote

En savoir plus : Le site de Canal 9
 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias