Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le rosé, star de l’été

Moins protocolaire, plus décontracté, le rosé est devenu l’incontournable compagnon des terrasses estivales. De la Côte d’Azur à Los Angeles, ce vin, malgré un certain mépris affiché par les spécialistes, séduit les peoples et le grand public. En Valais aussi, il gagne en notoriété.

21 juil. 2019, 18:00
En écrivant le nom de Riquet en lettres flamboyantes sur les bouteilles de Dôle blanche, Gilbert Devayes a voulu rendre hommage au combat de son père, symbole de l’indépendance valaisanne.

Le rosé, c’est comme l’extrême droite, personne ne dit l’aimer mais pourtant sa part de marché ne cesse d’augmenter. Les ventes des rosés valaisans en grandes surfaces ont augmenté de 2,3% en 2018 et leur chiffre d’affaires de 4,4%. Si les spécialistes en dégustation sont légion à mépriser ce qu’ils appellent «un petit vin», notre œnologue cantonale Corinne Clavien-Defayes le porte dans son cœur. «C’est un vin apprécié dans le monde entier, qui a toute sa place dans les spécialités valaisannes, il pourrait être intéressant avec le réchauffement climatique. Les rosés évoquent les vacances, un certain état d’esprit. Ils révèlent l’exubérance des arômes. C’est un vin festif, un verre de rosé nous emmène en voyage.»

Le grand public aussi craque pour le côté joyeux, soyeux et gouleyant de ces crus dont la palette de nuances va de la groseille à la pelure d’oignon en passant par des teintes brique, framboise, chair, bois de rose, saumon, corail, etc.
 

Les teintes des vins rosés sont multiples et varient selon les millésimes et les tendances. © Andrée-Noëlle POT


Star de l’été, le rosé du Valais bénéficie de pics de vente durant les mois chauds. Il devient alors le compagnon idéal des apéro-terrasses. Ses aficionados vantent son côté sans prise de tête. «C’est super, on peut commencer la bouteille avec un saucisson et la terminer sur une tarte aux fruits.»

En savoir plus: Le rosé le plus cher du monde

«Un rosé accompagne tous les plats. Même en hiver. Il est particulièrement agréable avec les cuisines exotiques», renchérit Corinne Clavien-Defayes en précisant, «il mérite qu’on le vinifie comme un «vrai» vin, c’est ainsi qu’il exprime beaucoup de croquant et de fraîcheur».
Du Rosé des copains de Marie-Thérèse Chappaz, baptisé ainsi depuis la pénurie de raisins de 2017 qui a conduit la vigneronne a en acheter à des copains, «ce que je ne fais jamais habituellement», à la Syrose® de Jo Gaudard, un rosé de Syrah devenu un incontournable du Domaine des Roses à Leytron, ou encore au rosé de l’Orpailleur, vinifié dans l’esprit des rosés de Provence et dont une partie passe six mois en fûts de chêne, quasi tous les encaveurs valaisans produisent du rosé, d’Œil-de-Perdrix ou encore de la Dôle blanche, une appellation made in Valais grâce à Ulrich Devayes, plus connu sous le nom de Riquet Devayes.

En savoir plus: Le rosé séduit les Américains

La Dôle blanche de Riquet

Nouveau look, nouvelle étiquette, Gilbert Devayes vient de rebaptiser sa Dôle blanche «Riquet» en hommage à son père. Le propriétaire-encaveur de Leytron est plus connu pour ses autres spécialités (Petite Arvine, Merlots, Humagnes rouges ou encore Syrah) qui caracolent régulièrement en tête des grands concours. Ce vinificateur qui habituellement privilégie les vins secs et racés accorde à sa seule Dôle blanche une pointe de suavité charmeuse, car il entretient avec ce vin une relation très particulière.

«Mon père a commercialisé sa première Dôle blanche en 1959. Il s’est battu plus de dix ans pour défendre cette appellation contre celle d’œil-de-perdrix, prônée par le laboratoire cantonal. Le premier jugement lui a été défavorable, mais il a fait recours au Tribunal cantonal. Nouveau refus. Il faut dire que sur les trois juges qui officiaient, deux faisaient partie du conseil d’administration de Provins. Or les grandes caves voyaient d’un mauvais œil arriver les jeunes propriétaires-encaveurs, formés par Changins, qui devenaient de sérieux rivaux. Un conseiller d’Etat de l’époque avait même écrit à Changins pour limiter l’école aux Valaisans», raconte Gilbert Devayes qui a vu de ses yeux, cet incroyable courrier.

Après dix ans de procédures, le Tribunal fédéral, à l’unanimité, a enfin donné raison à mon père.
Gilbert Devayes, propriétaire-encaveur à Leytron

De ce long combat législatif et judicaire, Riquet, qui fut aussi député PDC, sortit vainqueur. «Après dix ans de procédures, le Tribunal fédéral, à l’unanimité, lui a enfin donné raison. Entre-temps, mon père commercialisait sa Dôle blanche avec une étiquette où trônait un gros point d’interrogation et sa raison sociale. L’année qui a suivi sa victoire, sur le dos de l’étiquette, il avait fait imprimer: «la Cuvée des juges». C’était très lisible grâce à la bouteille transparente et la teinte saumonée du vin. Toutes ces histoires ont fait un sacré buzz», se souvient Gilbert avec émotion. «Mon père, c’était un sacré caractère.»

Longtemps, la Dôle blanche fut le vin le plus vendu de la cave Devayes. «Les ventes explosaient. Tous les encaveurs s’y sont mis. Puis certains ont fait n’importe quoi, la qualité a baissé et l’engouement général est passé. Mais chez nous, la Dôle blanche est toujours restée un vrai vin. Nous avons des vignes spécialement dédiées à cette spécialité.»

A lire aussi: Marion Granges, la perchée de Beudon
 

Rejoignez Swiss Wine Valais Community, le cercle d’amoureux des vins du Valais
https://www.lesvinsduvalais.ch/community/
Votre publicité ici avec IMPACT_medias