Le prix des appartements était en baisse en Valais pour le sixième trimestre consécutif à la fin 2018, selon l’indicateur immobilier BCVs-CIV. Pour le dernier trimestre de l’année dernière, l’indice recule encore de 1,9%. En moyenne cantonale, un appartement en propriétaire qui valait 189 300 francs à la fin juin 2017 ne vaut plus que 180 400 francs à la fin décembre 2018.
La demande baisse
«Ces dernières années de nombreux appartements ont été construits en Valais alors que l’immigration diminue. La demande pour des appartements est donc moins forte alors que l’offre s’accroît. Conséquence: les prix baissent», résume Lysiane Tissières, responsable communication de la BCVs. Ce recul ne devrait pas se poursuivre indéfiniment. «En 2016, plus de 3’300 logement neufs ont été construits, 2’600 en 2017. Pour 2018 et 2019, nous pouvons nous attendre à une nouvelle baisse de l’activité de construction de logement en Valais. L’offre devrait donc diminuer progressivement et le marché tendre petit à petit à l’équilibre. Les prix devraient donc se stabiliser à moyen terme.»
Ce recul valaisan contraste avec la situation qui prévaut sur le plan national où les prix sont toujours orientés (très légèrement) à la hausse.
Prix des appartements repart à la hausse à Sion et à Sierre
L’indicateur immobilier BCVs-CIV permet de comparer l’évolution des prix d’une commune à l’autre. Dans les grandes localités valaisannes, les prix des appartements sont en recul un peu partout, sauf à Sion (+1,5%), à Viège (+ 1%) et à Sierre (+0,7%).
A Sion, l’appartement témoin utilisé pour établir l’indicateur immobilier BCVs-CIV (4 pièces de 120 m2, avec une place de parc en sous-sol) coûte 10 000 francs de plus d’un trimestre à l’autre, passant de 650 000 à 660 000 francs.
Prix en baisse en montagne
Ce sont les communes hébergeant des stations de montagne qui enregistrent les plus fortes baisses, à l’image de Saas-Fee (-2,9%), Zermatt (-2,5%) et Bagnes (-2,4%). Dans la commune sur le sol de laquelle se trouvent Verbier et Bruson, l’appartement témoin passe ainsi de 699 000 à 682 000 francs d’un trimestre à l’autre.
Selon la BCVs, cette situation différenciée entre la plaine et la montagne s’explique par le fait que la demande est actuellement plus importante en plaine qu’en station.
Marché stable pour les villas
Par contre, le prix des villas reste stable en Valais, affichant peu de variations d’un trimestre à l’autre. Ce contraste avec la situation sur le marché des appartements. «Le nombre de villas neuves diminue année après année alors que celui des appartements mis sur le marché reste toujours important. Le marché de la villa est donc plus équilibré que celui des appartements.»
Mais, comme pour le marché des appartements, la situation pour les villas varie passablement d’un lieu à l’autre, avec les mêmes communes qui se retrouvent en positif ou en nette baisse.
A Sion, le prix de la villa témoin (5,5 pièces, 160 m2, 1 garage séparé) augmente de 1,1%, à Viège de 0,9% et à Sierre de 0,4%, alors que Saas-Fee (-3%), Bagnes (-2,7%) et Zermatt (-2,5%) affichent des baisses relativement importantes. Pour Zermatt, par exemple, la villa témoin a perdu 34 000 francs en un trimestre, passant de 1 339 000 à 1 305 000 francs en un seul trimestre.
Malgré cette baisse, la station du pied du Cervin affiche toujours des prix nettement plus élevés que les autres stations valaisannes. La villa témoin y vaut près de 350 000 francs de plus qu’à Bagnes ou Crans-Montana.
Zermatt moins chère que la côte lémanique
A titre de comparaison, le prix des villas est en constante hausse sur le plan national depuis 2011 (à l’exception d’un seul trimestre). Il était encore en progression de 1,3% au dernier trimestre 2018.
Si à l’échelle valaisanne, le prix de la villa témoin à Zermatt peut paraître fou, il est inférieur à ce que l’on retrouve sur l’arc lémanique. La villa qui vaut 1,3 million de francs à Zermatt vaut 1,57 million à Vevey, 1,7 million à Nyon et plus de 2 millions à Chêne-Bougerie (GE).
La tendance s’inverse à Sion
L’indicateur immobilier BCVs-CIV agglomère les prix des villas et ceux des appartements pour établir le prix des logements en propriété.
Pour Sion, l’indice des logements a reculé de manière soutenue au cours de six trimestres consécutifs avant de reprendre des couleurs durant les trois derniers mois de 2018.
Un bien immobilier qui coûtait 221 500 francs au milieu de l’année 2017 ne valait plus que 196 200 francs au troisième trimestre 2018, avant de remonter à 200 500 francs à fin 2018.
En d’autres termes, le marché immobilier sédunois a subi une correction de valeur de 11,4% en quinze mois, avant de regagner 2,2% sur les trois derniers mois de l’année. «A Sion le taux de vacance de 1,43% confirme le fait que le marché est équilibré», note Lysiane Tissières.
La situation dans les autres villes du Valais romand
Une situation comparable à celle prévalant à Sion se constate aussi, dans une moindre mesure, à Sierre. A Monthey, les prix se stabilisent après cinq trimestres consécutifs de recul.
Par contre, le marché immobilier de Martigny paraît plus stable sur la durée, les prix affichés à la fin 2016 et ceux de fin 2018 sont quasiment identiques.