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Mobilité en Valais: ce qui va changer d'ici à 2040

Le Conseil d’État a présenté ce vendredi sa stratégie pour la mobilité dans le canton d’ici à 2040. Il est le premier canton suisse à pousser sa réflexion aussi loin.

20 avr. 2018, 11:05
Ne pas éliminer la voiture, mais proposer le bon mode de transport au bon endroit et au bon moment: c'est l'ambition à 600 millions de francs du canton du Valais pour la mobilité des vingt prochaines années.

Jacques Melly affiche un enthousiasme qui invite aux grandes envolées. «Bien sûr que cette stratégie est ambitieuse, parce qu’on se doit d’imaginer ce que sera demain!» Président du gouvernement valaisan, le conseiller d’État chargé des transports a présenté ce vendredi à la presse les résultats de plusieurs mois d’un travail mené par son Service de la mobilité. 

Résultat: une stratégie globale offrant une vision à long terme et, surtout, une démarche inédite puisque le canton du Valais est le premier en Suisse à pousser sa réflexion aussi loin dans ce domaine et à faire un lien aussi fort entre mobilité et aménagement du territoire. Une «cohérence» qui ravit Jacques Melly alors que le Grand Conseil vient de valider le plan directeur cantonal.  

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Les objectifs sont clairs: des routes plus sûres et en meilleur état, une meilleure accessibilité pour toutes les régions du canton, une plus grande qualité de vie dans les localités, des transports publics plus performants et une mobilité plus douce. Des ambitions qui ont un coût: entre 600 et 700 millions de francs de dépenses supplémentaires sur 20 ans. 14 millions de francs seront mis au budget 2019, puis 31 millions par an jusqu’en 2040. Ces montants devront être validés chaque année par le Grand Conseil. Pour le président du gouvernement, ils sont une nécessité: «On doit offrir mieux aux Valaisans pour qu’ils soient d’accord de changer.»

Voitures - Près d’un tiers de routes «en moins»

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Il faudrait plus d’un milliard et demi de francs pour remettre en état le réseau des routes cantonales. Pas raisonnable, dit le canton, alors qu’il y a trop de routes. Le principe retenu est simple: moins, mais mieux entretenu. L’Etat déclassera ainsi 500 des 1800 km de routes cantonales. Sur ces 500 km, 20% seraient repris par la Confédération, 20 à 30% de routes considérées comme peu utiles seraient abandonnés. 
Le solde serait rendu aux communes. Mais pas sous n’importe quelles conditions, puisque l’Etat investira plusieurs centaines de millions de francs dans les contournements, la traversée des localités et les remises en état. Pour être desservies, celles-ci devront compter un minimum de cinq maisons habitées à l’année. Pour l’heure, on ne sait pas quelles routes sont concernées par un déclassement. Seule certitude: aucune démarche de ce type ne sera possible sans l’aval de la commune et surtout sans qu’une autre option ne soit en place.

Bus - Un grand coup de sac dans les concessions

Pour les collectivités publiques valaisannes, les transports publics pèsent annuellement 250 millions de francs, dont 110 pour le canton et 100 pour les communes. L’État du Valais souhaite mieux veiller à l’utilisation des deniers publics. Sur les quatre années à venir, c’est donc l’ensemble des concessions qui seront remises en question. Ce processus a déjà permis de diminuer de 35% - soit 1,5 million de francs – la facture cantonale sur la ligne de ferroutage du Simplon. La compagnie BLS a repris la concession des CFF. L’objectif, pour le canton: optimiser les dépenses pour de meilleures prestations. Le travail d'analyses des besoins de chacune des régions est en cours. Impossible de dire pour l'heure quelles seront les lignes concernées. 

Train - Vers une deuxième ligne du Simplon, par le sud 

Deux priorités dans le secteur ferroviaire: le doublement du tunnel de Lötschberg et le RER Sud-Léman. Ce dernier est appelé à placer Genève à 45 minutes de Monthey. Il faudra d’abord que soit terminé le CEVA, un projet de liaison entre les réseaux ferroviaires du canton de Genève et de la Haute-Savoie. Ces deux dossiers phares pour le canton ne figurent pas dans le plan d’investissement 2030-2035 de la Confédération. Leur inscription dépendra des chambres fédérales, qui devraient se prononcer sur le sujet d’ici l’automne. Au canton, on reste optimiste.

Autre volet du domaine ferroviaire: les gares de marchandises. Le canton veut n’en garder que deux principales. Une à Viège, et l'autre à Monthey, sur l'ancienne décharge du Pont Rouge. Mise à l'enquête à la fin de l'été, celle-ci devrait être mise en service au plus tard en 2021. Une troisième gare, plus petite, est à l'étude dans le Valais central.

Câble - Une dizaine de téléphériques en plus en 2040

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Sion-Mayens de l’Hôpital, Riddes-La Tzoumaz, Châteauneuf-Nendaz, Les Haudères-Arolla, Bramois-Nax, Fully-Chiboz, Sion Anzère: sept nouveaux projets de liaisons câblées, devisés à 175 millions de francs, entendent relier la plaine à la montagne par les airs en lieu et place de certaines lignes de bus. Le canton compte actuellement vingt-deux téléphériques et devrait en dénombrer dix de plus d’ici à 2040. L’État croit en l’efficacité de ce mode de transport «extrêmement économique à l’exploitation» et «moyen le plus facile de relier un point haut à un point bas en de nombreux endroits du Valais», selon le délégué cantonal à la mobilité Pascal Bovey.

Bateau - Éliminer les bouchons par le lac

Éliminer les bouchons à Port-Valais et Saint-Gingolph en utilisant le transport lacustre via la ligne Lugrin (France)-Rivaz ou Vevey (Vaud): c'est l’idée forte qui devrait changer le quotidien des pendulaires et des habitants du bout du lac Léman. S’il n’est pas possible d’articuler une date de mise en œuvre du projet, ce dernier est bien avancé puisque les participations financières se négocient déjà entre le canton du Valais et la Compagnie générale de navigation (CGN), dont le canton de Vaud est l’actionnaire principal.

Vélo - Le Rhône au centre des aménagements

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C’est le grand projet de Vincent Pellissier: consacrer une des deux rives du Rhône, soit un total de 160 kilomètres, à la mobilité douce, et aux vélos en particulier. Des premiers aménagements – pose d’un nouvel enrobé et de panneaux d’interdiction au trafic automobile – devraient voir le jour bien avant l’horizon 2040. Ils n’attendront pas non plus la troisième correction du Rhône. Les communes bénéficieront de subventions cantonales si elles prennent des initiatives liées aux aménagements cyclables de leurs routes. 

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