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Le cri du coeur d'un jeune agriculteur volontaire

Pourquoi pas un lopin de terre pour Noël?

24 déc. 2013, 07:52
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Mathieu Naoux a obtenu son CFC d'agriculteur il y a deux ans. Il rêve d'une petite exploitation à son nom. Pourtant, actuellement, il travaille comme machiniste-grutier auprès d'une entreprise de la région. "Je gagne très bien ma vie, j'ai un poste intéressant. Je ne me plains pas. Mais, si j'ai suivi les cours de l'école d'agriculture jusqu'au certificat, c'est que je veux vivre de ma passion" , explique-t-il. Pour le moment, il élève une grosse dizaine de moutons parqués sur un terrain de la communauté des Béatitudes à Venthône. "Mais, je vais devoir démolir leur abri au printemps. La communauté a besoin de cet emplacement pour son extension. Je devrais aussi déménager mes machines agricoles. Et je ne trouve pas un autre endroit où aller" , déplore-t-il. Et ce n'est pas faute de démarches puisqu'il a parcouru la région de Venthône, fait plusieurs offres pour essayer d'acheter de la terre agricole et qu'il n'a rien trouvé.

Personne ne vend

Il existe bien des aides. Pour les jeunes paysans de moins de 35 ans en possession d'un CFC qui veulent se lancer, elles représentent des montants importants de l'ordre de 150 000 francs sous forme de prêt sans intérêt. "Mais que faire de cet argent si personne ne veut vendre de terre. L'un espère transformer ses bâtiments agricoles en habitation, ailleurs, les pâturages passent de père en fils et souvent servent à de l'élevage d'hérens à cornes qui n'ont qu'un lointain rapport avec mon idée de l'agriculture" , soupire Mathieu Naoux.

Agritourisme

Pourtant, le projet du jeune homme ne manque pas d'intérêt. Pas d'ambition démesurée mais une démarche qui veut avancer pas à pas.

"Je sais bien que l'on ne peut pas vivre avec quelques moutons seulement. Je prévois de développer de l'agritourisme, de proposer un gîte, des visites d'exploitation. Cela se fait ailleurs en Valais avec succès. A terme, j'estime à un million de francs le coût de mon projet. Sur plusieurs années bien entendu. Mais je n'ai pas envie de quitter la Noble-Con trée où je me plais et où j'entretiens déjà 7 hectares de terrain" , ajoute Mathieu Naoux.

Changements bienvenus

Le jeune homme compte beaucoup sur la politique agricole 2014-2017 qui ne lie plus les subventions à la notion d'UGB, unité de gros bétail. "On a l'impression que presque tout va à la race d'Hé rens. Je ne la critique pas en elle-même mais je déplore la gloriole qui l'entoure souvent. Quand telle personnalité se dit éleveur d'hérens, je me sens tout à coup pape" , sourit-il. Il espère beaucoup aussi du nouvel aménagement du territoire qui devrait découler de l'acceptation de la LAT. "Sur ce plan, les hommes politiques valaisans devraient aller voir ce qui se fait ailleurs, par exemple dans l'Ober land bernois où l'on favorise le jeune agriculteur non seulement sur le papier mais dans la réalité" , relève Mathieu Naoux.

Sans parler de la confiance que le jeune homme met dans le député vert originaire de la région Christophe Clivaz.

"Il a vingt ans d'avance et défend tout à fait la conception que je me fais de l'agriculture et du tourisme" , conclut-il.

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