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Le big boss d’UBS pour la première fois en Valais

Le directeur d’UBS, Sergio Ermotti, est venu à Conthey jeudi soir pour évoquer les changements qui bouleversent le monde économique. Il a lancé une pique au monde politique suisse coupable à ses yeux de freiner les avancées technologiques qui s’imposent.

13 déc. 2018, 22:26
Sergio Ermotti, le CEO d'UBS, a été accueilli à Conthey par le directeur régional Iwan Willisch.

Jeudi soir, Sergio Ermotti, le grand patron d’UBS, a fait une première apparition publique en Valais dans le cadre de ses fonctions à la tête de la plus grande banque du pays. Près de 1000 personnes sont venues l’entendre dans le cadre du Prix Sommet, à la halle polyvalente de Conthey, victime, pour l’occasion de plusieurs coupures d’électricité.

Des changements qui font peur mais qui offrent des opportunités

Le monde bancaire subit, comme l’économie dans son ensemble, des vagues de changements dans un monde qui se globalise. «Les principaux concurrents d’une banque suisse ne sont plus, en priorité, les autres banques suisses. Nos concurrents sont tous les géants mondiaux de la finance, y compris les firmes high-tech, qui offrent des produits bancaires sans devoir prendre une licence bancaire.»

Les évolutions technologiques font souvent peur, parce qu’elles menacent certains emplois. Mais elles sont aussi, et surtout, des chances. «Il y a 30 ou 35 ans, 95% des clients venaient à la banque avec du cash. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 5%.» Les services offerts ont changé, ils sont devenus plus digitaux. «Les clients digitaux sont plus intéressants pour la banque, car ils utilisent plus de services.»

Une concurrence internationale même pour les PME valaisannes

Cette réalité vécue par une banque de dimension mondiale comme UBS est aussi celle que connaissent des PME de chez nous, comme le montrent les challengers du Prix Sommet (voir encadré). Une agence de voyages valaisanne se retrouve, elle aussi, en concurrence avec des sociétés américaines actives sur internet, comme les Tripadvisor ou Booking.com. Il en va de même pour une librairie locale qui doit se battre contre un géant comme Amazon.

Critique de l’immobilisme politique

Face à cette concurrence mondialisée, la Suisse se doit de rester à la pointe de la technologie. Sergio Ermotti émet une critique sur ce point contre le monde politique qui freine ce développement. Il donne un exemple récent qui a agité le Parlement fédéral. «Le Conseil des Etats a pris une décision négative pour le réseau 5G. Sur le plan de l’environnement digital, de nombreux pays d’Europe du Nord ou d’Asie sont désormais plus avancés que nous.»

Pour Sergio Ermotti, la Suisse ne peut plus fonctionner de cette façon dans un monde où la vitesse du changement s’est considérablement accélérée: «Nous ne pouvons plus nous permettre, comme dans le passé, de discuter pendant des années pour élaborer une solution qui soit absolument parfaite.»

Le CEO d’UBS lance un appel aux décideurs suisses: «Nous devons investir ici et maintenant dans les structures numériques du futur, notamment dans la 5G et dans le Swiss Cloud.»

Des pôles d’innovation liés au Valais

UBS doit se préparer aux futurs changements qui l’affecteront. «Nous investissons énormément d’argent dans nos propres pôles d’innovation», a expliqué Sergio Ermotti. Il a donné l’exemple du nouveau centre de compétences dédié à l’intelligence artificielle mis en place par sa banque au Tessin. Ce pôle travaille en collaboration avec deux sociétés implantées en Valais, l’Idiap de Martigny et Médiplant de Conthey.

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