Durant ces deux années et en particulier sur les tournées, je n’ai cessé de m’interroger sur les questions d’humilité et de vanité. N’avais-je pas eu trop d’aisance à édifier mes mélodies et à en façonner les lignes? Allait-on un jour qualifier mon hymne d’imposture? J’avais ce sentiment permanent de ma propre insuffisance, réprimant ainsi tout mouvement d’orgueil.
Cette réserve, encouragée par mon manque manifeste d’expérience comme par le trac immodéré et l’intense timidité qui m’ont si souvent envahie au moment de monter sur scène ou de répondre aux journalistes, a cependant toujours laissé sa place, à la fin des concerts et des interviews, à beaucoup de fierté. Mais se dire modeste annihilant toute modestie, autant se taire et s’émouvoir en silence de ses réussites, car oui, devant un public présent et sous ses applaudissements, l’humilité en prend un coup.
Ma fierté résulte du sentiment de satisfaction que j’éprouve en considérant...