Voilà soixante-quatre ans, et la Coupe du monde organisée en… Suisse en 1954, que l’équipe nationale n’a plus franchi l’obstacle des huitièmes de finale. En l’occurrence, après être sortie des poules, elle était directement qualifiée pour les quarts de finale où elle s’était inclinée face à l’Autriche (7-5).
Depuis, la Suisse a pris part à sept phases finales de Coupe du monde. Trois fois, elle s’est arrêtée en huitièmes de finale. En 1994, aux Etats-Unis, c’est l’Espagne qui avait sèchement mis fin à son parcours (3-0). En 2006, en Allemagne, elle avait été sortie par l’Ukraine aux pénaltys sans inscrire le moindre tir au but. Et en 2014, au Brésil, la Suisse avait échoué en toute fin des prolongations face à l’Argentine (1-0).
A priori, la Suisse a toutes les cartes en mains pour battre la Suède (aujourd’hui à 16 heures) et se qualifier enfin pour les quarts de finale où elle affronterait le vainqueur du match entre l’Angleterre et la Colombie. Plusieurs personnalités valaisannes, issues du sport, de la politique et de la culture, sont d’ailleurs plutôt confiantes. La Suisse ne s’arrêtera pas, cette fois, en huitièmes de finale.
Manuella Maury - Journaliste à la RTS - «Je mise sur la victoire de la Suisse 1 à 0»
«Petite taille, majeure partie de notre économie basée sur l’exportation, neutres pendant la dernière guerre, sans oublier: «Ah Sweden? Non «Swiss!». Ça sent le match nul, ce rendez-vous. Mais ils ont Ikea, le sens pratique, alors que nous avons perdu le fondateur du meuble qui divise les couples, Ingvar Kamprad. Je mise pourtant sur la victoire de la Suisse, 1-0, au moment où les Suédois qui seront en train de terminer leur montage verront qu’il leur manque une pièce. Une expulsion?»
Frédéric Recrosio - Humoriste - «Pareil que pour les trois matchs restants: on gagne»
«En Suisse, on klaxonne quand on fait un match nul, on s’estime heureux quand on passe en huitième. Mais! C’est quoi cette ambition, finir dans les seize premiers? Pourquoi pas tout gagner? Peut-être bien que cette année, tout va changer! Y a tellement de binationaux dans cette équipe que si ça se trouve, ces cultures d’ailleurs vont nous guérir de nos excès d’humilité… Mon pronostic pour mardi? Pareil que pour les trois matchs restants: on gagne.»
Frédéric Favre - Conseiller d’état - «Une jolie revanche à prendre sur la Suède»
«J’y crois. Une jolie revanche à prendre sur la Suède, finaliste heureuse des championnats du monde de hockey. Mon pronostic: 2-0 pour la Nati. La suite s’annonce beaucoup plus difficile, puisque ce sera l’Angleterre ou la Colombie, c’est du lourd! Je fixe à 30% nos chances de passer les quarts. Mais le jour du match coïncidera avec l’anniversaire de nos vingt ans de couple avec mon épouse. Peut-être que la Nati nous offrira ce cadeau. D’ailleurs, si elle le fait, j’offre l’apéro sur la place de la Planta avant la demi-finale!»
Théo Gmür - Triple champion paralympique à PyeongChang - «Les huitièmes, ce serait déjà bien»
«Je la vois bien franchir les huitièmes. Après, ce sera plus compliqué compte tenu des adversaires potentiels. La Suisse a toutes les cartes en mains pour éliminer la Suède si je me réfère à ses trois premiers matchs. Quand on revient deux fois au score après avoir été menés, c’est la preuve qu’il y a du caractère dans ce groupe. Certes, les deux suspensions risquent de fragiliser la défense. Au niveau de l’attaque, c’est un peu juste. Mais Shaqiri est en grande forme.»
François Seppey - Directeur de la HES-SO Valais «ce serait dommage de s’arrêter en huitièmes»
«Jusqu’où ira la Suisse? En quart de finale. De temps en temps, il vaut la peine de regarder en arrière pour voir le chemin parcouru. Au moment du tirage au sort, on aurait signé immédiatement pour une deuxième place avec cinq points. On s’en est sorti haut la main. Dans ces conditions, ce serait dommage de s’arrêter en huitièmes. Pour la suite, cela semble difficile, puisque la Suisse sera confrontée à de gros morceaux.»
Abbé François-Xavier Amherdt - Professeur de théologie à l’Université de Fribourg et arbitre depuis quarante-deux ans - «Pas facile, mais 2 à 1 pour la Suisse»
«Ce ne sera pas facile contre la solide Suède, qui a tout de même éliminé l’Italie en barrage. J’espère retrouver l’état d’esprit des matchs contre le Brésil et la Serbie: que les aigles helvétiques prennent leur envol! Que la Suisse se montre digne de son classement FIFA, n’en déplaise à certains critiques (français). Mon pronostic: 2-1 pour la Suisse.»
Pierre-Alain Grichting - Président du conseil d’administration de la BCVs- «La Suisse a présenté une équipe très intéressante»
«J’espère que la Suisse ira en quarts. La qualification pour les huitièmes est très positive; elle correspond au niveau de l’équipe. J’espère que pour la suite, ceux qui veulent vraiment jouer seront sur le terrain. La Suisse a présenté une équipe très intéressante, même si elle ne pratique pas forcément un football qui me fait rêver.»
Sébastien Carron - Triple champion de Suisse des rallyes - «Djourou et Lang permettront de faire oublier les deux suspendus»
«J’espère qu’elle puisse passer le stade des huitièmes de finale. Comme je suis optimiste, je la vois en tout cas aller en quarts. Djourou et Lang permettront de faire oublier les deux suspendus. Ce sera par contre plus délicat d’aller plus loin que les quarts. Mais sortir à ce moment de la Coupe du monde serait déjà un authentique exploit pour l’équipe nationale.»
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Anne-Marie Sauthier - Présidente du Grand Conseil- «Je pronostique un 3 à 1 en faveur de la Suisse»
«En tout cas, jusqu’à Saint-Pétersbourg! Elle a déjà réussi une remarquable entrée en matière en se hissant en 8e de finale. La tâche sera ardue face aux Suédois mais la Nati peut y arriver si elle ne cède pas à la pression en 1re mi-temps. J’ai envie d’y croire. Alors, allons-y gaiement et je pronostique un 3 à 1 en faveur de la Suisse. Après, ce sera le débat final et… je doute qu’elle aille jusqu’au vote final tant les oppositions seront fortes!»
Thomas Burgener - Ancien conseiller d’état - «Michael Lang marquera le seul but contre la Suède»
«Je suis optimiste: pour la première fois depuis 1954, la Suisse se qualifiera pour les quarts de finale. Le Bâlois Michael Lang marquera le seul but contre la Suède. Notre équipe a un bon esprit, grâce à Vladimir Petkovic qui a réussi à former une équipe convaincante en intégrant les diverses cultures et mentalités. Dommage que nous perdions le quart de finale contre la Colombie (4-3 tirs au but).»
Marie-Antoinette Gorret - Plasticienne - «Je n’arrive pas à trouver cette équipe sexy»
«Question piège pour moi qui n’aime pas être détestée! Je suis désolée, mais je n’y crois pas, même musclée de partout, le pubis épilé de près (Shaqiri) je n’arrive pas à trouver cette équipe sexy. Je ne les imagine même pas en quarts de finale. Mais je leur souhaite de la chance, de la créativité, un peu de génie, de la bonne humeur, de l’enthousiasme et tout ce qu’il faut pour gagner. Le talent, ils l’ont déjà. Probablement.»
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Larissa Kuonen- Œnologue - «Soyons fous, disons que la Nati sera en quarts de finale»
«Notre équipe est surprenante. Elle peut vraiment aller loin et créer de très bonnes surprises. J’ai l’impression que les joueurs ont plus de culot, moins de complexes et de pression cette année. Je suis supercontente que la Nati ait passé le cap des 8es de finale. Contre la Suède, c’est difficile de se prononcer car les Suédois ont un peu le même profil atypique que nos joueurs, mais soyons fous, et disons que la Nati sera en quarts de finale. Plus loin, ça m’étonnerait.»
Roland Collombin - Ancien skieur alpin «Djourou va marquer le 2-1 de la tête»
«Se prononcer sur cette affiche est plutôt compliqué, mais je pense qu’une victoire est clairement possible pour la Suisse. Je la sens bien se qualifier sur un score de 2-1, même si ce ne sera assurément pas un match facile. Il faut que la Nati joue comme elle a joué ses deux premières rencontres. Les buteurs? Xhaka va nous remettre un goal et Djourou clore le score de la tête.»
Yves Allegro - Ancien joueur de Coupe Davis, responsable des coachs à Swiss Tennis - «Cette équipe en veut plus, désormais»
«La Suisse ne doit plus se contenter des huitièmes de finale. Elle doit voir plus loin. Suède ou Mexique, c’était de toute façon un adversaire à sa portée. La Suisse doit prendre sa chance, à plus forte raison que derrière, il y aura certainement aussi un quart qui ne sera pas injouable. Cette équipe a davantage une mentalité de gagneur. Elle est contente d’être en huitième, toujours. Mais ce n’est plus l’objectif final.»