«Nous sommes ambitieux mais pas téméraires», a déclaré mardi devant les médias à Brigue-Gamsen, siège de la société, le président du conseil d’administration Raymond Loretan. La SSE est un des champions mondiaux dans la production et l’utilisation d’explosifs à usage civil, mais elle opère une «métamorphose» jugée nécessaire face à l’évolution des marchés.
Effectifs quintuplés en six ans
La fin de la période des grands travaux d’infrastructures en Suisse l’a amenée à «aller à la conquête du monde» - selon les mots de M. Loretan – pour, à force de rachats (pour 60 millions de francs), être active désormais dans une dizaine de pays d’Europe. Cette expansion a permis de quintupler les effectifs du groupe sur les six dernières années et de multiplier les ventes par 2,5.
Aujourd’hui, pour le 125e anniversaire de la société, le «retournement a pu être réalisé», se sont félicités les dirigeants. Le résultat opérationnel (Ebit) s’est monté l’an dernier à 2,7 millions de francs, contre une perte de 1,2 million un an plus tôt. Cependant, le résultat net a reculé d’un tiers à 1,06 million, en raison des pertes de change et d’un produit de placements décevant, a détaillé le directeur général Gilles de Preux.
Gagner en visibilité
Figure «historique» de l’entreprise, l’administrateur-délégué exécutif Daniel Antille a relevé l’importance, appelée à croître, des produits de chimie fine de la filiale Valsynthese, à Brigue. Elle a pour clients de grands noms de la chimie-pharma comme Novartis, GSK ou Lonza. Sa part au chiffre d’affaires doit passer de 8% environ actuellement aux alentours de 20-25% d'ici cinq ou six ans.
D’importants investissements sont consentis sur le site de Brigue, qui emploie une centaine de personnes sur les quelque 650 que compte le groupe en Europe. Pour l’heure, cette division n’est pas encore rentable mais elle présente le potentiel requis en termes de valeur ajoutée.