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Valais: santé financière des communes à géométrie variable

La situation financière globale des communes valaisannes continue de s'améliorer. Mais pas partout. Exemples à Salvan et à Champéry.

27 mars 2018, 10:07
/ Màj. le 27 mars 2018 à 17:08
Maurice Chevrier (chef du Service des affaires intérieures), le conseiller d'Etat Frédéric Favre et Francis Gasser (chef de la section des finances communales) heureux de présenter la bonne santé financière des municipalités valaisannes.

Vue du canton, la situation financière globale des communes valaisannes ne cesse de s’améliorer. Elle apparaît même «très bonne» aux yeux du conseiller d’Etat Frédéric Favre avec des revenus financiers du compte d’exploitation qui franchissent la barre des 2 milliards (en hausse de 2% entre 2015 et 2016).

Salvan et Champéry dans le dur

Mais le satisfecit délivré mardi par le chef du Département de la sécurité, des institutions et du sport (DSIS) ne s’applique malheureusement pas à toutes les municipalités du canton. Avec un endettement net supérieur à 9000 francs et considéré comme «excessif», les communes de Salvan et de Champéry font office de mauvais élèves. Un rôle de dernier de classe partagé par Loèche-les-Bains bien sûr – qui restait la seule commune valaisanne à avouer un découvert en 2016 – et que Champéry entend oublier au plus vite. «Le rachat du Palladium, de gros investissements pour conserver l’attractivité de la station mais aussi le blocage du dossier de la taxe de promotion touristique qui a obligé la commune à financer le tourisme ont plombé les finances communales»,  rappelle le président Luc Fellay. «Mais le redressement est déjà en cours», promet le premier citoyen de Champéry impatient de pouvoir faire oublier un endettement net par habitant supérieur à 1100 francs en 2016.

 

 

Du côté de Salvan, 2016 s’est inscrite comme une «annus horribilis». «Avec une marge d’autofinancement négative et une dette nette qui a explosé pour passer de 6500 francs en 2015 à 13 481 francs, tous les voyants ont viré au rouge vif», souligne le nouveau président Florian Piasenta. La faute à un très mauvais timing. Lors des deux législatures précédentes, cette commune de la vallée du Trient a investi plus de 50 millions (dont 20 millions pour le complexe scolaire et la salle polyvalente) en espérant le versement de la troisième tranche des retours de concession de Barberine. «Il était prévu que Salvan touche un montant de 24 millions. Mais ajourné en raison d’un litige, ce versement n’arrivera pas avant 2020.»

23 bons points sur 25

En attendant, Salvan doit apprendre à se serrer la ceinture et prendre son mal en patience avant d’espérer pouvoir quitter le fond de classe pour rejoindre le peloton des bons élèves valaisans, ceux qui ont contribué au bon état de santé établi hier par le canton. «Les cinq indicateurs calculés sur la base de la moyenne des comptes des années 2015 et 2016 obtiennent 23 points sur un maximum de 25»,  a expliqué Francis Gasser, le chef de la section des finances cantonales. Le conseiller d’Etat Frédéric Favre a illustré cette belle santé retrouvée en comparant les chiffres de 2004 et de 2015. «Il y a quinze ans, 134 communes disposaient de 695,7 millions de francs de fortune nette et 24 communes présentaient un découvert du bilan de 220,5 millions de francs au total. En 2015, 133 communes disposaient d’une fortune nette représentant un total de 1,698 milliard de francs et seul Loèche-les-Bains présentait un découvert du bilan de 174,7 millions.» 

Le bémol des communes

Président de la Fédération des communes valaisannes, Stéphane Coppey salue cette amélioration globale tout en apportant quelques bémols. Le président de Monthey et ses collègues se disent ainsi préoccupés par la réduction des investissements (394,7 millions de francs soit une baisse de 7,8%). «Si on veut maintenir la qualité en matière d’infrastructures et de mobilité, il faut impérativement investir. La commune doit ainsi pouvoir compter sur une stabilité des recettes pour assurer ses diverses tâches.» Gare aussi aux incertitudes liées notamment à l’effet de la révision fiscale au niveau fédéral ou encore à l’augmentation des investissements imposés par de nouvelles normes légales.
 

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