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La route du col du Grand-Saint-Bernard presque déblayée côté suisse

Même si la frontière avec le Val d'Aoste reste fermée, les travaux de déblaiement se poursuivent. Ouverture prévue le 29 mai.

20 mai 2020, 10:14
Les ouvriers s'activent pour ouvrir le tronçon de 6, 3 kilomètres de route pour accéder au col.

Le tronçon suisse de la route du col du Grand-Saint-Bernard a perdu son manteau neigeux. Depuis le 24 avril, deux fraiseuses s’activent à déblayer ce qui doit l’être. L’ouverture est prévue pour le 29 mai. Mais la frontière elle reste fermée.

Sur la route qui serpente à travers les Alpes suisses, il y a encore des cailloux et plusieurs glissières manquent à certains endroits. Mais le gros du travail est fait. Bientôt, les voitures pourront reprendre le chemin du col juché à 2473 mètres d’altitude.

La réouverture officielle devrait avoir lieu le vendredi 29 mai, indique à Keystone-ATS le chef du Service valaisan de la mobilité, Vincent Pellissier. Il est prévu de marquer le coup en petit comité, coronavirus oblige. «Attention, seule la partie suisse du col est rouverte puisque la frontière est fermée», prévient l’ingénieur.

Une fois sur place, après avoir passé l’hospice du Grand-Saint-Bernard et longé le lac du même nom, la précision prend tout son sens. Les fraiseuses suisses se sont arrêtées un peu avant la borne qui sépare les deux pays. De l’autre côté, la route est encore pleine de neige.

«Une vallée en cul-de-sac»

Depuis plus de 2000 ans, le col est avant tout un lieu de transit. Si la frontière est fermée, l’intérêt est moindre, réagit Gilbert Tornare, président de la commune de Bourg-Saint-Pierre. Économiquement c’est une perte importante pas seulement pour le col mais pour tous les établissements et négoces situés dans les vallées des deux côtés de la frontière. «On se retrouve comme une vallée en cul-de-sac», illustre l’élu.

Mais Gilbert Tornare se réjouit tout de même de cette première étape. Le Grand-Saint-Bernard a ce côté «mythique et mystique en même temps» qui attire les gens de manière régulière. Et ce ne sont pas les deux motards qui viennent de faire une boucle sur la place du col avant de repartir dans l’autre sens qui diront le contraire.

Clientèle plus suisse

C’est un lieu qui est couru par le monde entier, ajoute le président de commune. «Cette année, on aura peut-être une clientèle beaucoup plus suisse, attachée à rester dans son pays à cause du covid-19». Vincent Pellissier abonde. La route du col n’est pas seulement une porte de communication entre les deux pays mais dessert aussi l’hospice du Grand-Saint-Bernard. Contacté, celui-ci dit attendre plus d’informations claires sur la situation. Plusieurs pèlerins et randonneurs ont déjà téléphoné. Et tous avaient des dates différentes à la bouche.

L’Italie a décidé samedi unilatéralement et à la surprise générale qu’elle rouvrait ses frontières aux touristes européens le 3 juin. Jusqu’ici la Suisse s’est accordée avec l’Allemagne, l’Autriche et la France pour une réouverture totale des frontières au 15 juin si la situation sanitaire ne se détériore pas. Mais elle n’a pas encore décidé si elle accueillera également les voyageurs de la péninsule à cette date. «Il y a visiblement encore quelques détails à régler entre les deux pays», relève Vincent Pellissier.

Des pertes colossales

Il rappelle aussi que la frontière n’a jamais été entièrement fermée. Le tunnel a toujours permis à ceux qui disposaient d’autorisations de transiter. «C’est aussi par là que nous passons pour aller récupérer les tests de dépistage du covid-19 réalisés dans le val d’Aoste avant de procéder aux analyses en Valais».

Mais le passage souterrain ne tire pas pour autant son épingle du jeu. Le trafic touristique a chuté de 95%, indique le directeur de la société anonyme Tunnel du Grand-Saint-Bernard SA François Pignat. Le trafic lourd s’est lui maintenu aux deux tiers.

Cette baisse représente des pertes colossales. D’autant plus que la crise est survenue sur des périodes qui enregistrent normalement de fortes affluences, comme les vacances de Pâques ou encore l’Ascension. «On fera le point après la pandémie, lorsqu’il y aura un retour à la normale, mais les pertes se chiffrent en millions», ajoute François Pignat. Une hausse des tarifs n’est toutefois «pas du tout d’actualité».

Un beau tunnel

C’est une période difficile. Mais le directeur veut se montrer optimiste, soulignant qu’il y a de plus en plus de nouvelles des frontières qui s’ouvrent et des vacances qui se profilent. «J’espère bientôt voir un retour à la normale avec des gens qui voyagent et qui ont du plaisir à voyager».

La baisse du trafic a permis à l’entreprise de réaliser des travaux de nettoyage, de procéder à de petites réfections. «On a profité d’être tranquille et de travailler en sécurité dans ce tunnel qui est normalement très fréquenté». Lorsque les affaires reprendront, le portail sera ainsi beau comme un camion.
 

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