Le Canton du Valais va devoir revoir son système d’octroi de réductions de primes d’assurances maladie. Forts de la décision du Tribunal fédéral qui oblige le canton de Lucerne à relever le seuil de revenu donnant droit à des réductions, le Parti socialiste du Valais romand (PSVR) et le Sozialdemokratische Partei Oberwallis (SPO) accordent un délai d’un mois au canton pour réexaminer son approche.
«En 2013, près de 30% de la population valaisanne bénéficiait encore de ces subsides et le canton assumait 111 millions de francs, soit 56% de l’enveloppe globale de 197,5 millions de francs (44% étant financés par la Confédération)», rappelle dans un communiqué la gauche valaisanne. Une situation qui s’est depuis dégradée selon le PS. En 2019, le Canton du Valais et la Confédération vont tout de même débloquer 192,6 millions de francs au titre de réduction individuelle des primes pour aider 71 000 Valaisans.
Une inacceptable tromperie
De 2014 à 2016, le Parlement a coupé près de 50 millions de francs dans les RIP notamment pour compenser des comptes 2013 et 2014 déficitaires. «Ces déficits étaient totalement expliqués par des revenus fiscaux inférieurs aux prévisions budgétaires et non pas par des dépassements de charges», souligne le député Emmanuel Amoos, chef du groupe AdG/LA. Pour la gauche valaisanne, fabriquer des déficits structurels artificiels par le biais de baisses fiscales et prétendre ensuite ne plus avoir de moyens pour enfin imposer des mesures d’économie «a été une inacceptable tromperie envers les Valaisannes et les Valaisans».
Et le PS d’estimer que l’exemple lucernois démontre à quel point il est urgent de mettre en place des règles nationales contraignantes en matière de réduction des primes. «Les différences cantonales, agissant au travers de coupes arbitraires, ne sont plus acceptables.» Ce qui tendrait à confirmer le bien-fondé de l’initiative d’allègement des primes, lancée prochainement par le PS. Rappelons que l’initiative veut inscrire dans la Constitution fédérale le fait qu’aucun ménage ne doit consacrer plus de 10% de son revenu aux primes d’assurance maladie.