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La filière ES en soins infirmiers s’étend à Monthey

L’Etat du Valais entend miser à fond sur la nouvelle filière ES en soins infirmiers pour répondre aux besoins croissants d’une population vieillissante. En offrant un soutien durable au site de Viège créé il y a deux ans et en s’engageant pour l’ouverture d’une école francophone à Monthey dès 2020.

17 déc. 2019, 12:00
Plus orientée vers la pratique, la formation ES se veut complémentaire de la filière traditionnelle HES.

Pérenniser le site germanophone de Viège et bien lancer la formation équivalente francophone du côté de Monthey: l’Etat du Valais a décidé de miser à fond sur la formation Ecole supérieure (ES) en soins infirmiers. «Une nouvelle offre complémentaire de la filière traditionnelle HES et qui doit contribuer à améliorer la couverture des besoins en personnel soignant dans le canton», a expliqué ce mardi le conseiller d’Etat Christophe Darbellay.

Un effort de 4 millions sur trois ans

Plus orientée vers la pratique, la formation ES avait pourtant été vivement combattue par une frange de la députation valaisanne le printemps dernier avant d’être soutenue par une majorité. Pour le chef du Département de l’économie et de la formation, le dernier vote sans équivoque du Parlement – par 71 voix contre 27, le Grand conseil avait refusé une résolution urgente demandant un moratoire sur l’ouverture du centre de Monthey – démontre que les mentalités ont évolué sur ce dossier, également dans le Valais romand.

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Le projet pilote, qui avait démarré timidement à Viège en 2017 avec moins d’une dizaine d’étudiants, rallie aujourd’hui tous les suffrages. «Il a été évalué positivement par les experts fédéraux, par les institutions accueillant des stagiaires et par les étudiants», renchérit la ministre de la santé, Esther Waeber-Kalbermatten.

D’où la volonté aujourd’hui clairement affichée du gouvernement de s’engager dans ce projet, en finançant un partenariat unique et un mandat de prestation signé avec la nouvelle fondation ES Santé Valais, portée par la HES-SO Valais-Wallis, la Berner Bildungszentrum Pflege et la Fernfachhochschule Schweiz et présidée par le Dr Laurent Rey. «Le Département de la santé a estimé à 4 millions de francs ce soutien pour les trois prochaines années», a expliqué la cheffe de département.

Deux millions supplémentaires pour réhabiliter Monthey

Facture qui ne tient pas compte de l’investissement de 2 millions de francs planifié à Monthey pour rénover le bâtiment de l’ancien hôpital et acheter les équipements. Histoire de pouvoir accueillir une première volée de 15 étudiants dès la rentrée 2020. «Nous ne devrions pas avoir de souci d’effectif. Plus d’une quinzaine de jeunes Valaisans ont en effet déjà affiché leur intérêt pour intégrer cette structure qui pourrait aussi à l’avenir accueillir des étudiants d’autres cantons romands.»

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L’objectif est de monter en puissance pour accueillir en 2023, 72 jeunes à Monthey et 77 à Viège. «Et cela sans prétériter l’attrait et le succès de la filière HES.» L’exemple de Viège incite le gouvernement à l’optimisme. Nonobstant le succès du projet pilote ES, la filière HES a bénéficié d’une émulation pour attirer un nombre grandissant de candidats.

Offrir une solution au problème de relève

Selon le projet, c’est le canton qui fixera le nombre de places de stage et d’apprentissage à mettre à disposition annuellement pour chaque institution sanitaire (hôpitaux, EMS, soins à domicile, secours). Lesquelles institutions seront ensuite dédommagées financièrement pour l’encadrement des personnes en formation ou susceptibles d’être pénalisées si elles ne jouent pas le jeu. «Mais à Berne qui teste ce système depuis une dizaine d’années, jamais aucune institution n’a eu à payer de malus puisque toutes ont pu dégager des places de stage», rassure Esther Waeber-Kalbermatten.

«Ce projet va apporter des solutions aux difficultés de relève qui ne sont pas propres à notre canton», insiste Christophe Darbellay. Qui rappelle que 40% du personnel au lit des patients valaisans est déjà aujourd’hui étranger. «Et nous ne voulons pas devoir compter uniquement sur l’étranger pour assurer l’avenir de notre système de santé.»

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