De 1950 à 1981, le Valais a procédé à des centaines d’internements administratifs – 716 exactement, soit 23 en moyenne par an, selon l’historienne Rebecca Crettaz – pour des motifs aléatoires. Des jugements de valeur portés sur la personne suffisaient souvent comme raison d’internement. Et ce, sans que la justice ne se soit prononcée.
À l’image d’une Valaisanne enfermée à l’hôpital de Malévoz de Monthey, en 1969, pour trois obscurs motifs. Lui était reproché le fait d’avoir dansé masquée à Carnaval alors qu’elle était veuve ainsi que d’avoir acheté une voiture pour voyager en Italie. Enfin, elle a été accusée d’avoir accueilli deux hommes chez elle. C’est l’un des exemples racontés par Lorraine Odier, l’une des chercheuses de la Commission indépendante d’experts «internement administratif» (CIE), devant un parterre d’étudiants du collège de la Planta la semaine dernière.